Sur cette page, vous trouverez les critères de l’épisode dépressif tels que définis dans le DSM-V. Destinés à la recherche, ils ne sont pas exhaustifs. La dépression peut prendre de nombreuses formes cliniques . Cette page appartient au dossier détaillé sur la dépression. Vous pouvez aussi trouver des informations sur les signes, les formes cliniques et les modèles TIP et TCC.

Rédacteur: Dr Nicolas Neveux, Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale (AFTCC) et en Thérapie Interpersonnelle (IFTIP), Membre du Collège National Professionnel de Psychiatrie, mail: dr.neveux@gmail.com
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L’essentiel:

  • Le médecin, idéalement psychiatre, pose le diagnostic d’épisode dépressif selon les critères reconnus, afin d’organiser la stratégie thérapeutique.
  • Le traitement de la dépression peut être psychothérapique, médicamenteux (antidépresseurs) ou inclure d’autres abords.
  • La Thérapie Interpersonnelle (TIP)  et la Thérapie cognitive et Comportementale (TCC) ont prouvé leur efficacité pour soigner la dépression.
  • D’autres traitements (compléments alimentaires, luminothérapie etc…) peuvent être utilisés au cas par cas. Nous développerons ces traitements sur cette page.

 

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : “La dépression est un trouble mental courant […] due à des interactions complexes entre des facteurs sociaux, psychologiques et biologiques.”[1].

[1] World Health Organization : WHO. (2019, 29 novembre). Dépression. https://www.who.int/fr/health-topics/depression#tab=tab_1

I/ Critères diagnostiques d’un épisode dépressif caractérisé (EDC) (DSM-V)

  1. Au moins cinq des symptômes suivants doivent avoir été présents pendant une même période d’une durée de deux semaines et avoir représenté un changement par rapport au fonctionnement antérieur; au moins un des symptômes est soit (1) une humeur dépressive, soit (2) une perte d’intérêt ou de plaisir.

    NB. Ne pas inclure des symptômes qui sont manifestement imputables à une affection générale.

    1. Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous les jours, signalée par le sujet (sentiment de tristesse ou vide) ou observée par les autres (pleurs).
    2. Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités pratiquement toute la journée, presque tous les jours.
    3. Perte ou gain de poids significatif (5%) en l’absence de régime, ou diminution ou augmentation de l’appétit tous les jours.
    4. Insomnie ou hypersomnie presque tous les jours.
    5. Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours.
    6. Fatigue ou perte d’énergie tous les jours.
    7. Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peu être délirante) presque tous les jours (pas seulement se faire grief ou se sentir coupable d’être malade).
    8. Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision presque tous les jours (signalée par le sujet ou observée par les autres).
    9. Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se suicider.
  2. Les symptômes induisent une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.

  3. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques directs d’une substance ou d’une affection médicale générale.

  4. L’épisode ne répond pas aux critères du troubles schizoaffectif et ne se superpose pas à une schizophrénie, à un trouble schizophréniforme, à un trouble délirant ou à une autre trouble psychotique.

  5. Il n’y a jamais eu d’épisode maniaque ou hypomaniaque.

Note: La réponse normale et attendue en réponse à un événement impliquant une perte significative (ex : deuil, ruine financière, désastre naturel), incluant un sentiment de tristesse, de la rumination, de l’insomnie, une perte d’appétit et une perte de poids, peuvent ressembler à un épisode dépressif. La présence de symptômes tels que sentiment de dévalorisation, des idées suicidaires (autre que vouloir rejoindre un être aimé), un ralentissement psychomoteur, et un altération sévère du fonctionnement général suggèrent la présence d’un épisode dépressif majeur en plus de la réponse normale à une perte significative.

 

II/ Autres symptômes

  • tristesse
  • perte d’envie
  • difficulté à faire les choses les plus simples
  • insomnie ou au contraire hypersomnie
  • difficulté à quitter son lit, son fauteuil ou sa maison
  • angoisse, anxiété
  • autodévalorisation
  • impression de ne pas pouvoir s’en sortir
  • conviction que la situation ne va pas s’améliorer
  • idées noires
  • isolement, repli sur soi
  • perte de goût pour tout ce qui créait du plaisir auparavant
  • pessimisme
  • Impression de ne pas pouvoir s’en sortir (péjoration de l’avenir)
  • anxiété
  • troubles sexuels (éjaculation précoce chez 25,4 % des hommes déprimés, baisse de la libido, frigidité, dysfonction érectile, impuissance)
  • tendance à conflictualiser les interactions

La présence et le maintien de ces symptômes doit alerter sur la possibilité d’une dépression.

L’existence d’idées suicidaires est une urgence et doit être prise en charge aux urgences.

Exemple

Anna, 35 ans, présente une perte d’appétit, une fatigue persistante et une tristesse envahissante. Elle se sent inutile, coupable et sans espoir. Elle n’éprouve plus de plaisir à faire les activités qu’elle aimait auparavant, comme la guitare, le tennis et la danse. Elle rencontre des difficultés de concentration et d’attention. Elle n’arrive plus à prendre de décisions. Elle a parfois des idées suicidaires, mais sans plan précis. Elle vit seule depuis son divorce il y a dix mois, après 8 ans de mariage. Elle a perdu le lien interpersonnel avec ses amis et sa famille. Architecte, elle se sent dévalorisée par l’associé.

 

III/ Dépression résistante

La prévalence de la dépression résistante est de 15 à 30% des EDC.

Elle se définit par se caractérise par:

  • soit la persistance de l’épisode dépressif malgré au moins deux traitements antidépresseurs successifs bien conduits
  • soit une évolution insuffisamment favorable sous l’influence de ces traitements bien conduits.

 

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Fait à Paris 16 par un psychiatre et un psychologue.