Les tracas avec les enfants sont très fréquents.

Rédacteur: Dr Nicolas Neveux, Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale (AFTCC) et en Thérapie Interpersonnelle (IFTIP), Membre du Collège National Professionnel de Psychiatrie, mail: dr.neveux@gmail.com
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Sources: Pratiquer la Thérapie Interpersonnelle (TIP) , Dunod; Manuel de thérapie comportementale et cognitive, Dunod, Prendre en charge la dépression avec la thérapie interpersonnelle, Dunod.

L’essentiel

  • les patients ont beaucoup de mal à reconnaître la véracité du diagnostic, notamment parce que les phases maniaques ne sont pas mémorisées, ou parce que l’état d’excitation est un état agréable qui n’amène pas les patients à souhaiter se traiter et donc à y renoncer.
  • le diagnostic doit être posé par un psychiatre afin d’organiser la stratégie thérapeutique.
  • le traitement est forcément institué par un médecin et combine un thymorégulateur et la psychothérapie.
  • Les 2 seules psychothérapies à avoir prouvé leur efficacité dans cette indication sont la Thérapie Interpersonnelle (TIP)  et la Thérapie cognitive et Comportementale (TCC).

Les enfants sont l’une des choses qui comptent le plus à nos yeux. C’est en eux qu’on dépose tout notre amour, nos efforts et nos espoirs. Comme toutes les choses auxquelles on tient par-dessus tout, la déception, l’angoisse ou la tristesse sont à la hauteur de l’importance qu’on leur confère. Aussi, il est très fréquent qu’une souffrance apparaisse en rapport avec les relations à nos enfants.

Selon Fatgey (2007), deux adolescents sur trois au style d’attachement insecure évitant désignent un ami ou un membre de la fratrie ou encore eux-mêmes en figure d’attachement principale.

Quelles sont les situations les plus fréquentes qui peuvent poser problème?

  • – les problèmes scolaires.
    • Il est tout à fait normal d’espérer, pour ses enfants, la meilleure scolarité, les meilleures performances. Toutefois, avec les meilleures intentions du monde, il arrive que nos aspirations pour nos enfants prennent le dessus sur les désirs des enfants. Face à une situation apparente d’échec scolaire, il est donc important de savoir différencier les difficultés scolaires nécessitant de motiver l’enfant, et les souhaits réels de l’enfant en terme de scolarité. Bien sûr, il est extrêmement difficile de faire cette différence par vous-même. Le conseil que l’on peut donner est donc de consulter un psychiatre ou un psychologue, au mieux pratiquant les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ou la thérapie familiale, qui identifiera le problème et proposera une prise en charge en conséquence, si besoin est.
  • – les problèmes d’autorité.
    • Depuis quelques années, une notion nouvelle est apparue, celle « d’enfant-roi » voire « d’enfant-tyran ». Elle fait suite à la notion « d’enfant gâté » qui prévalait jusque-là. Du reste, nombre de parents mentionnent des difficultés à faire preuve d’autorité envers leur progéniture, ce qui est source de souffrance chez eux, parfois même avec des enfants en très bas âge, parfois avant 1 an. C’est une souffrance dont il est souvent difficile de parler, car on en éprouve souvent de la honte, ainsi que la peur de se comparer aux autres.
  • Les idées qui surgissent derrière ces difficultés sont souvent la peur d’être de mauvais parents, d’être trop sévère, de ne plus être aimé par l’enfant, de casser la personnalité de l’enfant, de faire pleurer ou de rendre triste son enfant.Un point est capital: c’est que l’enfant a besoin de connaître les limites de ce qui est acceptable et de ce qui n’est pas acceptable, et il attend que cette distinction lui soit montrée par ses parents. Il faut pourtant comprendre que l’enfant a besoin, pour son propre bien, de ne pas avoir tout ce qu’il désire dès qu’il le désire, pour la simple et bonne raison que la vie, par la suite ne lui permettra pas d’obtenir ce qu’il veut quand il veut. Bien sûr, les parents sont conscients de cette réalité, mais mettre en pratique ce principe se révèle parfois beaucoup plus difficile. Cette situation se rencontre en particulier à l’adolescence, moment clé où l’enfant sort de l’enfance sans être encore totalement un adulte, où il faut commencer à lui laisser la place pour exprimer son identité propre sans pour autant le laisser entièrement autonome.L’adolescence est une période charnière toujours complexe à gérer pour l’enfant, et parfois davantage encore pour les parents. C’est un moment où il est indispensable de comprendre que l’enfant cherche à affirmer sa personnalité et une liberté qui ne fera que croître pour atteindre celle de n’importe quel adulte. L’enfant passe d’un état de dépendance à un état d’autonomie progressive, de besoin de correspondre aux attentes de ses parents au besoin de correspondre à ses propres attentes, de soumission au cadre parental à la quête de liberté. Les forces en jeu sont donc contradictoires, et doser de quel côté doit pencher la balance, à un moment donné, est extrêmement complexe ce d’autant que l’enfant cherche à pousser ses parents à la faute, c’est la règle du jeu (classique crise d’adolescence). Il va exaspérer ses parents, et cela n’a rien de pathologique ni chez les parents ni chez l’enfant. Par contre, s’il existe une souffrance ressentie que ce soit chez l’enfant ou les parents, il faut se faire aider. La règle d’or est la suivante: Jamais de violence, ni verbale et encore moins physique.Notre conseil est donc de consulter un professionnel pour un problème d’autorité dès lors que le parent reconnaît être régulièrement en difficulté pour faire preuve d’autorité, ou que l’enfant commence à avoir des comportements problématiques.
  • – les difficultés à se séparer de ses enfants.
    • Il est très fréquent que les moments de séparation, volontaire ou non, soit une épreuve, tant pour les parents que pour les enfants. Ne nous affolons pas! La plupart du temps, ce malaise est parfaitement normal. Les pleurs, même, sont normaux. Si l’enfant est jeune, si c’est l’une des premières fois que l’enfant est séparé de sa famille, s’il est confié à un milieu qu’il ne connaît pas, il est parfaitement normal que l’enfant ou les parents soient affectés, pourvu que cela ne dure pas longtemps. Par contre, si l’enfant est âgé (adolescent), si à chaque séparation, dans un milieu pourtant connu, l’enfant et les parents en souffrent, et surtout si cette souffrance dure au point parfois de gâcher des vacances ou tout autre plaisir, alors dans ce cas consulter un spécialiste, psychiatre ou psychologue pourra vous être bénéfique.
  • – les difficultés à être équitables entre ses enfants.
    • La plupart des parents cherchent à être justes et équitables envers leurs enfants. Malheureusement, avec la meilleure volonté du monde, ils n’y parviennent pas toujours. C’est souvent une injustice dont l’enfant est conscient mais n’est pas toujours capital d’exprimer. Notre conseil, en tant que parent, c’est de ne pas laisser chez l’enfant s’installer une impression d’injustice, qu’elle soit fondée ou non, intentionnelle ou non. Le mieux est alors de tenter d’en discuter avc l’enfant, en utilisant les mots adaptés à l’âge de l’enfant. en cas de problème le mieux est de consulter un spécialiste, psychiatre ou psychologue. L’une des situations les plus fréquentes est celui de l’aîné qui a l’impression, fondée ou non qu’on lui préfère son petit frère ou sa petite sœur… ou inversement. Cela peut prendre une dimension très spectaculaire, ou au contraire ne se manifester que par une cassure de la courbe de croissance ou un fléchissement des résultats scolaires. Ces signes, pourtant discrets, doivent alerter les parents sur un problème que l’enfant n’arrive pas forcément à exprimer librement.

Références grand public

Nous vous proposons quelques références « grand public » pour approfondir vos connaissances sur la guidance parentale.

interview par Katrin Acou-Bouaziz pour le nouveau magazine « Les Maternelles » sur les colères des enfants, paru dans l’édition « papier » de juillet/août/septembre 2022

 

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Fait à Paris 16 par un psychiatre et un psychologue.