Découvrez ici les symptômes et traitements du trouble panique.
Rédacteur: Dr Nicolas Neveux, Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale (AFTCC), Membre du Collège National Professionnel de Psychiatrie, mail: dr.neveux@gmail.com
Sources: Dr Jean Cottraux, Les thérapies comportementales et cognitives; Dr Christophe André, Les thérapies cognitives

L’essentiel:

  • le diagnostic de trouble panique doit être posé par un médecin / psychiatre afin d’organiser la stratégie thérapeutique
  • la Thérapie cognitive et Comportementale (TCC) et les antidépresseurs ont prouvé leur efficacité dans le trouble panique

I/ Définition du trouble panique

Appellations utilisées par le passé:

  • Beard (1869) : Neurasthénie
  • Westphal (1871) : Peur de traverser les espaces
  • Da Costa (1871) : Le coeur irritable
  • Krishaber (1873) : Névropathie cérébro-cardiaque
  • Legrand du Salle (1878) : Peur des espaces
  • Freud (1895) : Névrose d’angoisse
  • Lewis (1917) : Syndrome d’effort
  • A partir du DSM III est évoquée la notion de trouble panique avec ou sans agoraphobie

A/ Ancienne définition du trouble panique

Au moins 4 attaques de panique (ou crises d’angoisse) en 4 semaines.

B/ Nouvelle définition

Le diagnostic sera posé par un médecin / psychiatre. C’est un diagnostic d’élimination. Avant de l’envisager, il faut éliminer une pathologie non psychiatrique ou une prise de toxique.

Une attaque de panique suffit pour faire le diagnostic si présence d’anxiété anticipatoire.

Définition de l’anxiété anticipatoire: angoisse d’intensité inférieure à celle d’une crise d’angoisse, mais persistant de façon continue, apparaissant alors qu’il n’existe pas de facteur déclenchant particulier. La personne est angoissée à l’idée que puisse survenir une crise d’angoisse ou une attaque de panique.

Les crises surviennent principalement dans les transports en commun (métro, train), les avions, les espaces importants,(éléments d’agoraphobie), les centres commerciaux, les ascenseurs, la foule (ochlophobie), les toilettes (il arrive souvent que les gens n’arrivent pas à verrouiller la porte) mais aussi au repos ou en plein moment de détente à la maison. Les souffrances sont occasionnées par les mécanismes d’évitement et d’échappement que le patient met en place afin de ne pas se retrouver dans des situations qu’il interprète comme à risque de crise d’angoisse. Il peut également y avoir des techniques pour réduire l’angoisse (objets contraphobiques, comme téléphone portable, anxiolytique etc…).

Les personnes qui font une attaque de panique (ou crise d’angoisse) ont la peur de mourir ou de devenir fou. C’est si intense et si désagréable que les personnes présentant un trouble panique sont souvent capable de décrire avec précision leur première crise d’angoisse, même si celle-ci remonte à des années. C’est alors très évocateur.

C/ Fréquence

La prévalence est de 3% sur la vie entière.

 

II/ Diagnostic différentiel et comorbidités du trouble panique

Le médecin / psychiatre éliminera notamment :

– la phobie: la crise d’angoisse est déclenchée, dans la phobie, par un facteur déclenchant précis, toujours le même, dénommé objet phobogène. Par exemple les serpents, le sang etc… L’anxiété n’apparaît qu’en cas de confrontation à l’objet de la phobie, évocation, ou en cas de situation où la personne pense risquer de se confronter à l’objet craint.

le trouble anxiété généralisée: il n’y a classiquement pas de crise d’angoisse ni d’attaque de panique, mais un fond d’angoisse permanent, avec des pensées anxieuses perturbatrices.

– le TOC (trouble obsessionnel compulsif): l’anxiété monte mais ne devient pas une crise d’angoisse parce que la personne va utiliser des rituels pour éviter la monter de l’angoisse.

– la phobie sociale: dans le trouble panique, la personne anxieuse a peur de faire une crise d’angoisse, c’est la crise et ses symptômes qui sont redoutés, tandis que dans la phobie sociale, la personne anxieuse craint le ridicule de faire une crise, c’est le ridicule et non pas la crise et ses symptômes qui sont craints.

 

III/ Quelles sont les causes du trouble panique ?

Modèle neurobiologique

Une hypothèse propose que le dysfonctionnement au sein de l’amygdale ou des boucles cortico-striato-thalamo-corticales se répète de façon imprévisible et intense.

 

IV/ Soigner le trouble panique

Comme le trouble panique est une cause d’élimination,le médecin / psychiatre devra avant tout prescrire un bilan complet à la recherche d’une cause notamment physique, dont le trouble panique serait la conséquence.

Le traitement du trouble panique peut passer par la psychothérapie et/ou le traitement médicamenteux.

trouble panique soigner en tcc

A/ Approche psychothérapique

Les TCC (thérapies cognitives et comportementales) sont la seule psychothérapie à avoir fait la preuve de leur efficacité dans le trouble panique. Pour connaître les détails de la prise en charge, vous pouvez consulter cette page.
vidéo 1: analyse fonctionnelle: 1e étape, on identifie les pensées et les émotions qui posent problème
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vidéo 2: restructuration cognitive. Le thérapeute TCC cherche à aider le patient à relativiser la véracité de ses scénarios catastrophes.

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B/ Approche médicamenteuse

1/ Traitement des moments d’augmentation de l’angoisse

Anxiolytiques:

On trouve principalement:

  • Benzodiazépines: diazépam (Valium®), Oxazépam (Seresta®), bromazépam (Lexomil®), prazépam (Lysanxia®), Lorazépam (Temesta®), Clorazépate dipotassique (Tranxène®), alprazolam (Xanax®)
  • hydroxyzine (Atarax®)
  • étifoxine (Stresam®)

2/ Traitement de fond

Les classes médicamenteuses qui ont une AMM (Autorisation de Mise sur le marché) comprennent, pour le trouble panique:

  • IRS et ISRS (Inhibiteurs de la Recapture de la Sérotonine): sertraline (Zoloft ®), paroxétine (Deroxat®), citalopram (Seropram®), escitalopram (Seroplex®)
  • Venlafaxine (Effexor®)

 

Délai d’action: 3-4 semaines

Réponse clinique: 6 à 8 semaines.

Durée du traitement: > 6 mois, et jusqu’à 18 mois.

En deuxième intention, le médecin / psychiatre pourra prescrire de la clomipramine.

 

V/ Complications

  1. Addictions (alcool, consommé à but anxiolytique +++)
  2. Dépression
  3. Isolement social et complications socio-professionnelles
  4. agoraphobie: la personne ne peut plus se rendre dans les grands espaces (centres commerciaux, stades etc…) et à l’extrême ne sort plus de chez elle
  5. ochlophobie: peur de la foule

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9 rue Troyon, Paris; tél: 0609727094

  • En métro: Station Charles de Gaulle Etoile (ligne 6 depuis Paris 7-14-15-16; ligne 2 depuis Paris 17; ligne 1 depuis Paris 1-2-8, Neuilly sur Seine, La Défense, Nanterre)
  • En RER: Station Charles de Gaulle Etoile (RER A depuis La Défense, Nanterre, Paris 8, Paris 1-4-11, Rueil, Maisons Laffitte, Le Vésinet etc…)
  • En bus: Station Charles de Gaulle Etoile (lignes 22-30-52 depuis Paris 75016; ligne 92 depuis Paris 75007, 75014, 75015; lignes 30-31-92-93 depuis Paris 75017; ligne 73 depuis Neuilly sur Seine; lignes 22-52-73 depuis Paris 8; ligne 92 depuis Levallois)

Fait à Paris par un psychiatre avec le concours d’un psychologue