Vous êtes sur la page du traitement de la phobie par thérapie cognitive et comportementale (TCC). Cette page appartient au dossier détaillé sur les phobies. Cliquez sur les pages dédiées si vous voulez approfondir les symptômes de la phobie, les phobies spécifiques ou la phobie sociale.

Rédacteur « Phobie et TCC »: Dr Nicolas Neveux, Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale (AFTCC), Membre du Collège National Professionnel de Psychiatrie, mail: dr.neveux@gmail.com
Sources: Dr Jean Cottraux, Les thérapies comportementales et cognitives; Dr Christophe André, Les thérapies cognitives.

L’essentiel:

  • La phobie est un trouble anxieux fréquent.
  • La Thérapie cognitive et Comportementale (TCC)  et les antidépresseurs (ISRS) ont prouvé leur efficacité pour guérir les phobies.
  • La TCC doit s’inscrire dans une prise en charge globale organisée par un psychiatre qui a posé le diagnostic.

 

Modèle TCC explicatif de la phobie

La phobie est due à l’existence de schémas dysfonctionnels. Ces schémas sont à l’origine de croyances exagérant le risque lié à l’objet de la phobie. Le phobique commence alors à chercher à éviter les situations pouvant l’exposer à l’objet de la phobie. En refusant de se confronté à cet objet, il rentre dans un véritable cercle vicieux: il perd l’habitude de se confronter à l’objet de sa phobie. Du coup, s’exposer à la phobie devient de plus ne plus difficile et générateur d’anxiété… ce qui aggrave les conduites d’évitement.

Par ailleurs, le phénomène de conditionnement pavlovien entraîne chez le patient un conditionnement anxieux lorsqu’il est en présence de la situation phobogène. De ce fait, le travail TCC de la phobie consiste à déconditionner le patient afin que ce dernier ne soit plus automatiquement anxieux dès qu’il est en présence de cet objet / ou situation.

 

Différents types de phobies

Phobie sociale ou anxiété sociale

– Phobie scolaire

– Agoraphobie (peur des grands espaces, de la foule, des endroits dont on ne peut pas s’enfuir)

– Arachnophobie (peur des araignées)

– Claustrophobie (peur des endroits clos: ascenseurs, voitures etc…)

Phobie spécifique (serpent, oiseaux, etc…)

– Emétophobie (peur de vomir)

– Ereutophobie (peur de rougir)

– Hypocondrie (peur des maladies)

Phobies atypiques (voir le détail ici)

Cette page est consacrée au traitement en thérapie cognitive et comportementale des phobies. Pour en savoir plus (symptômes, complications etc…) vous pouvez consulter la page sur les phobies.

 

Principes TCC de traitement d’une phobie

La prise en charge est cognitive et comportementale, de façon concomitante ou séquentielle. Avant de se lancer dans le traitement TCC, il est indispensable que le diagnostic ait été posé par un psychiatre. En effet, beaucoup de situations sont étiquetées « phobie » alors que c’est autre chose.

a/ Versant cognitif

Ce volet de la prise en charge consiste à identifier les pensées (cognitions) qui posent problème.

Exemple de pensée dysfonctionnelle, dans la phobie sociale: « je vais bégayer »

phobie spécialiste TCC

Ces pensées dysfonctionnelles, parce que le phobique y croit, sont à l’origine des restrictions comportementales que le phobique s’impose. Comme il tient pour acquis par exemple que « les araignées c’est très dangereux (arachnophobie) ou que « les autres vont se moquer de moi » (phobie sociale), le phobique agit pour éviter de se retrouver dans les situations qui pourraient, à ses yeux, amener la réalisation de ces croyances. On se retrouve face un évitement massif des ces situations à l’origine, ce qui entraîne une restriction des possibilités d’action du phobique. Il s’interdit des situations, de peur que se réalisent ses croyances.

Certaines erreurs cognitives sont en effet particulièrement fréquentes comme l’exagération la surgénéralisation.

phobie tcc thérapie cognitivo comportementale

Quel va être le travail cognitif?

La partie cognitive de la psychothérapie consiste à remettre en cause ces pensées, et contester leur véracité. C’est ce qu’on appelle la restructuration cognitive. Elle prend diverses formes, permettant en particulier d’aider la personne à prendre de la distance par rapport à ces pensées. Les techniques les plus fréquentes comprennent le questionnement socratique, les colonnes de Beck etc…

Pour traiter la phobie, le psychiatre ou le psychologue TCC va procéder à un questionnement socratique. Notamment, il va chercher à remettre en cause le postulat de base:

  • soit en contestant le caractère dangereux de la chose crainte
  • soit en amenant le patient à reconnaître que bien que la chose crainte puisse effectivement être dangereuse, les mesures prises par lui afin d’en éviter la survenue sont bien plus délétères pour sa vie.

Il y aussi très souvent un sentiment irréaliste d’impuissance face à la chose crainte. Ainsi, la phobie  est très souvent corrélée à un manque d’estime ou de confiance en soi. Ces points doivent être traités spécifiquement.

b/ Versant comportemental

Ce volet de la prise en charge consiste à casser le cercle vicieux évitement – appréhension.

La personne ne se confronte plus aux situations craintes. Donc elle perd l’habitude de les vivre. En perdant l’habitude de les vivre, ces situations sont à nouveau considérées comme inconnues, mal maîtrisées. L’appréhension s’installe, c’est ce qu’on appelle l’angoisse anticipatoire. Comme l’angoisse augmente, la personne phobique ose encore moins se confronter aux situations qu’elle craint. Et ainsi s’installe le cercle vicieux.

Le travail comportemental consiste à casser ce cercle vicieux en réhabituant le phobique à vivre ces situations qu’il craint.

psychiatre TCC phobie

C’est ce qu’on appelle l’exposition. Elle peut être in vivo ou en imagination. Ainsi, l’exposition se fait graduellement, par étapes fixées en accord avec le psy. Le talent du psychiatre ou du psychologue comportementaliste consiste à doser la difficulté des étapes de telle sorte qu’elles ne soient pas trop rébarbatives, d’une part, et d’autre part, à aider le patient à trouver les moyens de surmonter les écueils qui apparaîtront au cours de l’exposition. Le travail d’exposition ne doit pas mettre en difficulté insurmontable le patient qui s’expose. Cela permet ainsi le déconditionnement progressif qui éteint le conditionnement pavlovien.

Pour mémoire, nous citerons l’existence de techniques d’exposition de type flooding. Dans cet abord, le phobique se confronte d’emblée à l’objet de sa phobie. Cependant, nous ne la conseillons pas dans la mesure où elle peut créer une montée d’angoisse très désagréable pour le patient. Aussi, nous lui préférons les méthodes d’exposition progressive.

 

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Fait à Paris 16 par un psychiatre et un psychologue.

 

Image par mohamed Hassan