.
L’essentiel:
- Un médecin généraliste est indispensable devant toute affection post-Covid du fait des intrications physiques et psychiques. Consulter ici la page générale dédiée au Covid long.
- Pour la partie psychique, consulter un médecin psychiatre est conseillé vu la complexité du tableau.
- La Thérapie cognitive et Comportementale (TCC) est à privilégier dans cette situation (consulter la page dédiée au traitement TCC du Covid long).
- Le Covid long peut avoir des conséquences graves sur la vie de la personne.
- Les souffrances liées à ce syndrome prolongé sont souvent malheureusement peu reconnues par l’entourage du patient et les soignants.
Les éléments indiqués dans ce paragraphe ne sont bien sûr pas exhaustifs et sont à adapter à la situation de chacun. La prise en charge évoluera au fur et à mesure de l’avancée des données.
Introduction
À date de décembre 2022, plus de deux millions de personnes souffraient de Covid long (1). L’affection post-Covid apparaît généralement dans les trois mois suivant l’infection initiale. Cela correspond à une prévalence de 4% en population générale et de 8% chez les personnes ayant été infectées par le Covid.
On observe un surrisque chez:
- femmes (10,2 %) vs hommes (5,3 %)
- personnes en recherche d’emploi (14,9 %)
- sujets ayant été hospitalisés pour Covid (18,6 %)
Les affections post-Covid prolongée se définissent par une durée ≥ un an. Elles concernent 30,9 % des cas. Les formes ayant un impact fort sur les activités quotidiennes représentent 30 % des cas.
I/ Généralités sur le traitement de l’affection post-Covid
L’approche doit être globale. Il conviendra de:
- être à l’écoute des patients
- identifier les symptômes persistants
- éliminer des diagnostics différentiels
- éliminer de possibles complications
La HAS insiste sur le fait que les troubles somatiques fonctionnels peuvent être associés à (ou déclenchés par) une maladie organique mais nécessitent toujours une prise en charge spécifique. Un recours à un psychiatre est indiqué en cas d’épisode dépressif sévère ou de trouble anxieux associé, de risque suicidaire ou à la demande du patient.
II/ Prise en charge physique de l’affection post-Covid
- réadaptation à l’effort
- rééducation respiratoire: kinésithérapie de réadaptation de la fonction respiratoire puis de réadaptation à l’effort.
- douleurs articulaires et thoraciques : antalgiques et des anti-inflammatoires.
Le détail de ces prise en charge n’est pas développé dans cet article. (Voir site de la HAS).
III/ Prise en charge psychique de l’affection post-Covid
L’Académie Nationale de Médecine souligne l’importance de l’évaluation psychiatrique devant tout Covid long. Elle recommande notamment un dépistage de déficit cognitif devant une plainte cognitive et la recherche systématique d’un trouble dépressif et/ou anxieux. En effet, la prise en charge précoce de ces troubles est fondamentale.
Manifestations
La souffrance psychique est constante. En effet, on observe une anxiété portant notamment sur l’évolution des symptômes. Par ailleurs, il peut exister aussi une angoisse liée aux répercussions des symptômes sur la vie professionnelle ou la vie de relations. Dans certains cas, cela peut se compliquer de dépression.
Le médecin / psychiatre organise le traitement. Il sera principalement psychothérapique. A ce titre, la HAS recommande la thérapie cognitive et comportementale (TCC).
Psychothérapie TCC
La TCC cherchera à briser les cercles vicieux de pérennisation des troubles. Notamment, le psy TCC visera:
- A contester les conduites d’évitement.
- Améliorer le sommeil.
- Restructurer les pensées automatiques.
- Prendre conscience de l’hyper attention sur les symptômes existant dans le Covid long.
Vous pouvez consulter cette page pour en savoir davantage sur le traitement TCC du Covid long.
Psychothérapie TIP
La thérapie interpersonnelle est probablement la 2e psychothérapie à privilégier dans le cas du Covid long. En effet, il s’agit d’une psychothérapie ayant montré son efficacité dans l’épisode dépressif caractérisé. De plus, sa modélisation en transition de rôle est idéale pour accompagner les personnes en situation de maladie grave.
Hu (4) met en avant les avantages de la TIP dans le traitement des conséquences psychologiques de la Covid, notamment la dépression:
Dans la pandémie de COVID-19, la TIP a montré certains avantages.
- Premièrement, la TIP est un traitement ciblé, pratique et éprouvé, à durée limitée. Deuxièmement, par rapport à d’autres thérapeutes, les thérapeutes IPT sont plus actifs et non neutres. Le traitement est limité dans le temps, par conséquent, les thérapeutes doivent être plus efficaces. Les thérapeutes TIP jouent unrôle actif pendant le traitement en mettant l’accent sur la zone problème et la mise en œuvre de compétences d’intervention, telles que les suggestions pratiques, les jeux de rôle et la psychoéducation.
- Troisièmement, la TIP se concentre sur les symptômes actuels et les relations et événements de la vie récents. La TIP utilise un modèle médical sur la maladie psychiatrique, proposant que les symptômes sont causés par la maladie au lieu des patients eux-mêmes. Cette conceptualisation évite que les patients ne se sentent frustrés ou coupables de leurs troubles émotionnels ou mentaux.
- Quatrièmement, la TIP est toujours liée à l’humeur et aux événements et relie les symptômes à des problèmes interpersonnels spécifiques.
IV/ L’essentiel sur l’affection post-Covid selon la HAS (3)
- Devant un patient qui présente des symptômes prolongés au décours d’une Covid-19, il faut d’abord éliminer une complication de la phase aigüe, une décompensation de comorbidité et une autre cause que la Covid-19.
- Un examen clinique approfondi (dont un recueil d’informations bienveillant, la recherche d’une hypotension orthostatique et la mesure de la SpO2) peut s’aider d’échelles et d’un bilan paraclinique parcimonieux. Cet examen approfondi est nécessaire pour porter un diagnostic en rapport avec ces symptômes prolongés.
- L’écoute est empathique et explore le patient dans sa globalité, Le médecin traitant est au centre du dispositif. La stratégie diagnostique et thérapeutique doit être personnalisée et centrée sur la personne en l’accompagnant. Il faut inciter les patients à apprendre à s’autogérer, connaitre leurs limites mais continuer avoir des activités physiques même modérées (en l’absence de contre-indications).
- Les traitements actuels sont essentiellement symptomatiques.
- La rééducation a une place centrale : rééducation respiratoire en cas de syndrome d’hyperventilation, rééducation olfactive en cas de troubles de l’odorat persistants ou réentrainement à l’effort qui doit être mené de façon progressive et adaptée aux possibilités de chaque patient.
- L’exploration de troubles anxieux et dépressifs, de troubles fonctionnels et la proposition d’un soutien psychologique sont à envisager à toutes les étapes du suivi.
- Un recours doit être possible dans des organisations pluridisciplinaires et pluriprofessionnelles, au niveau territorial. Certains patients devraient pouvoir accéder à des services multidisciplinaires de rééducation, de réadaptation et de soutien.
Venir au cabinet à Paris
Adresse: 9 rue Troyon, Paris; tél: 0609727094
Métro: Station Charles de Gaulle Etoile (ligne 6 depuis Paris 7-14-15-16; ligne 2 depuis Paris 17; ligne 1 depuis Paris 1-2-8, Neuilly sur Seine, La Défense, Nanterre).
RER: Station Charles de Gaulle Etoile (RER A depuis La Défense, Nanterre, Paris 8, Paris 1-4-11, Rueil, Maisons Laffitte, Le Vésinet etc…).
Bus: Station Charles de Gaulle Etoile (lignes 22-30-52 depuis Paris 75016; ligne 92 depuis Paris 75007, 75014, 75015; lignes 30-31-92-93 depuis Paris 75017; ligne 73 depuis Neuilly sur Seine; lignes 22-52-73 depuis Paris 8; ligne 92 depuis Levallois).
Fait à Paris 16 par un psychiatre et un psychologue.
Bibliographie
(1) Rencontres de Santé publique France (SPF)