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- chercher un diagnostic global derrière les troubles du sommeil
- le diagnostic doit être posé par un psychiatre afin d’organiser la stratégie thérapeutique
- ils peuvent révéler une maladie physique
- la Thérapie Interpersonnelle (TIP) notamment la TIPARS et la Thérapie cognitive et Comportementale (TCC) sont à privilégier dans les troubles du sommeil
Généralités sur le sommeil
Le sommeil est un carburant du cerveau. Quelle que soit notre volonté, nous avons besoin de notre « dose » régulière de sommeil, sous peine d’être beaucoup moins performant, voire de tomber sérieusement malade. Cette quantité de sommeil nécessaire n’est pas déterminée par nos choix, mais par notre corps. Elle est peu modifiable et ne se conforme pas à notre envie du jour.
Le sommeil est essentiel pour notre équilibre. Pourtant, les problèmes de sommeil sont rarement identifiés et peu pris en charge. Il semble que bien peu de gens, médecins compris, soient sensibilisés à l’importance du sommeil sur notre vie.
Pourtant le sommeil a un impact énorme sur notre vie de tous les jours! Tout d’abord par le temps que nous lui consacrons: 6 à 7 heures par jour en moyenne. Cela peut paraître beaucoup mais en fait le temps de sommeil décroît depuis quelques années. Ainsi en 2017, les Français dormaient 6h42min en moyenne contre 7h13min en 2010.
Ensuite, par les conséquences que sa mauvaise qualité peuvent avoir sur nous: qui ne s’est pas rendu compte qu’il devient plus renfrogné, coléreux, ou plus las en cas de privation de sommeil?
Un déficit de sommeil, sur une courte période, est anodin et très bien toléré. Le corps supporte très bien une semaine de bachotage avant un examen, ou une tournée des boîtes de nuit à Ibiza… Les problèmes apparaissent quand ce déficit n’est pas comblé et devient l’habitude… En d’autres termes, lorsque sur une longue période, nous ne dormons pas la quantité réclamée par notre corps. Les conséquences de cette privation de sommeil sont connues: irritabilité, impulsivité, fatigue permanente, diminution de nos performances, troubles de mémoire ou de concentration, somnolence, tristesse, difficultés de jugement, mélancolie, anxiété… Ces conséquences désagréables peuvent devenir redoutables si elles deviennent permanentes.
Les perturbations les plus fréquentes sont les suivantes:
- Insomnie d’endormissement: difficulté à s’endormir le soir. C’est l’un des problèmes dont nous nous plaignons le plus souvent. Toutefois, on ne parlera d’insomnie d’endormissement que si le temps mis pour trouver le sommeil excède 30 minutes à compter du moment où nous sommes en position adéquate pour dormir (pas de bruit, au calme, lumière éteinte). Cela arrive ponctuellement à tout le monde. On commencera à inquiéter si elle survient régulièrement sur de longues périodes de plusieurs mois, constituant progressivement une gêne pour la personne.
- Réveils nocturnes multiples: c’est le fait de se réveiller dans la nuit après s’être endormi et de rester éveillé avant de se rendormir. Problème très courant, il n’est généralement pas pathologique. Il faut s’en préoccuper lorsqu’ils surviennent fréquemment sur une période de plusieurs mois.
- Réveils précoces: on parle de réveils précoces quand on se réveille bien avant l’heure escomptée sans parvenir à se rendormir. De même, ce phénomène très courant existe chez tout un chacun, et ne constitue un problème que s’ils se répètent souvent pendant plusieurs mois ou commence à être mal vécus.
- Hypersomnie: tendance à dormir davantage qu’à l’accoutumé.
- Fatigue au réveil.
Il est important de bien comprendre que ces troubles très fréquents apparaissent chez tout le monde en fonction du contexte. Ainsi, qui n’a pas connu une insomnie la veille d’un événement important comme le baccalauréat par exemple? Le sommeil est un paramètre très influençable en fonction des circonstances de vie. Généralement, on y prête peu attention, car on s’intéresse avant tout à ce que l’on fait en état d’éveil. C’est oublier qu’une bonne qualité d’éveil n’est possible que par une bonne qualité de sommeil. La plupart du temps aucune maladie n’est responsable des problèmes de sommeil, qui ne tiennent qu’à une mauvaise hygiène de vie, des croyances inappropriées sur le sommeil, facilement améliorables. Toutefois, dans une minorité des cas, les troubles du sommeil peuvent être l’indice d’une pathologie dont les répercussions sur le sommeil ne sont qu’une manifestations parmi d’autres.
Autres problèmes de sommeil:
Outre ces perturbations du sommeil qui sont fréquentes et généralement anodines, il existe des troubles qui doivent faire consulter un spécialiste beaucoup plus rapidement. Il s’agit par exemple de:
– l’insomnie sans fatigue: si le temps de sommeil se réduit beaucoup par exemple à d’habitude, par exemple à 4 heures par nuit pendant plusieurs jours sans ressenti de fatigue, voire un sentiment d’aisance inhabituel.
– l’endormissement brusque et spontané, imprévisible
– l’existence d’hallucinations à l’endormissement ou au réveil
– l’inversion du cycle veille-sommeil: le fait de dormir la journée et d’être éveillé et actif la nuit (hors causes professionnelles ou raisonnables)
Dans ces cas-là, il est souhaitable de consulter un médecin. Les Thérapies interpersonnelles (TIP) s’intéressent particulièrement au sommeil avec l’aménagement des rythmes sociaux.
Causes
Les troubles du sommeil doivent en général être considérés comme un symptôme d’une pathologie. Il convient donc de rechercher un diagnostic sous-jacent.
L’alcool (1) et les mauvaises règles ou habitudes hygiéno-diététiques sont des causes très fréquentes de troubles du sommeil. La dépendance aux écrans, au téléphone, et les pollutions sonore et visuelle peuvent être également responsables de troubles du sommeil.
Mais un grand nombre de pathologies peuvent aussi entraîner des troubles du sommeil. Ci-dessous, quelques exemples non exhaustifs:
Les troubles anxieux, la tristesse, la dépression sont des causes psychiques fréquentes de troubles du sommeil. Le burn-out également.
Les causes physiques doivent cependant systématiquement être recherchée, d’où la nécessité de consulter un psychiatre, qui est médecin, avant toute prise en charge des troubles du sommeil. En effet, seul un médecin est habilité à poser un diagnostic.
Citons par exemple les troubles endocriniens (hypothyroïdie, syndrome de Cushing…), les infections, les maladies inflammatoires, les douleurs chroniques…
Enfin, il peut exister des pathologies du sommeil, dont la plus fréquente est bien sûr le syndrome d’apnées du sommeil.
Complications des troubles du sommeil
Les études montrent qu’il existent une surreprésentation des pathologies suivantes chez les patients présentant des troubles du sommeil: (liste non exhaustive)
troubles physiques
- obésité
- diabète
- pathologies cardio-vasculaires
troubles psychiques
- troubles anxieux (qui peuvent donc être cause et conséquence des troubles du sommeil)
- impulsivité, irritabilité
- dépression
Sommeil du bébé et du nouveau-né
Avant la naissance:
Dans la journée, la maman bouge ce qui entraîne des stimulations incompréhensibles pour le fœtus, qui réagit par l’évitement. A cet âge, l’évitement, cela veut dire le sommeil. Le soir, quand la femme enceinte se détend, les stimulations diminuent, et l’enfant peut se permettre de se réveiller et se mouvoir. Son rythme jour-nuit est donc calé pendant 9 mois sur dormir le jour et se réveiller la nuit.
Mais après la naissance
tout est chamboulé: multiples stimulations, on le passe de bras en bras, il est examiné, les bruits, les odeurs et la lumière l’assaillent, et pire que tout il connaît la faim, le froid, et il faut même respirer! A nouveau le bébé réagit par son mécanisme de défense préféré: l’évitement… il dort donc quand il y a de l’activité. Et comme les adultes sont actifs le jour, le nouveau-né dort le jour.
Bien sûr, il va peu à peu réguler son rythme veille-sommeil… Cela prend 3 mois au maximum après la naissance. Ce qui ne veut pas dire que le sommeil ne peut pas être perturbé après… Cela veut dire que l’imputabilité des troubles du sommeil après 3 mois de vie ne peut qu’exceptionnellement être attribuée à une atteinte des mécanismes fondamentaux du sommeil. Si trouble il ya après 3 mois, ce n’est pas ces mécanismes qui sont dysfonctionnant, mais autre chose.
Traitement
En effet, la prise en charge des troubles du sommeil va d’abord être celle de la pathologie causale. Le préalable est donc de poser le diagnostic, ce qui est le travail du médecin, notamment psychiatre.
Une fois ce diagnostic posé, ou si les troubles du sommeil sont isolés, il convient de les traiter.
Toutefois, les troubles du sommeil ont un traitement différent selon leur type. Ainsi, on ne traite pas de la même façon une insomnie d’endormissement ou un réveil précoce.
La traitement est avant tout psychothérapique, et éventuellement médicamenteux.
Psychothérapies
La TCC et la TIP sont à privilégier.
Un travail d’éducation thérapeutique portant sur les règles hygiéno-diététiques favorisant un bon sommeil doit également être mené d’emblée.
Médicaments
En fonction des cas, on utilisera plus volontiers les inducteurs de sommeil, ceux qui maintiennent le sommeil, ou ceux qui permettre de recalibrer le cycle du sommeil, comme la mélatonine.
Tout dépendra du trouble du sommeil et du terrain présent chez le patient.
Venir au cabinet :
9 rue Troyon, Paris; tél:0609727094
- En métro: Station Charles de Gaulle Etoile (ligne 6 depuis Paris 7-14-15-16; ligne 2 depuis Paris 17; ligne 1 depuis Paris 1-2-8, Neuilly sur Seine, La Défense, Nanterre)
- En RER: Station Charles de Gaulle Etoile (RER A depuis La Défense, Nanterre, Paris 8, Paris 1-4-11, Rueil, Maisons Laffitte, Le Vésinet etc…)
- En bus: Station Charles de Gaulle Etoile (lignes 22-30-52 depuis Paris 75016; ligne 92 depuis Paris 75007, 75014, 75015; lignes 30-31-92-93 depuis Paris 75017; ligne 73 depuis Neuilly sur Seine; lignes 22-52-73 depuis Paris 8; ligne 92 depuis Levallois)
Fait à Paris par un psychiatre avec le concours d’un psychologue
Bibliographie
(1) Ebrahim IO, Shapiro CM, Williams AJ, Fenwick PB. Alcohol and sleep I: effects on normal sleep. Alcohol Clin Exp Res. avr 2013;37(4):539‑49.