Trouble panique
L’essentiel
- Le diagnostic de trouble panique doit être posé par un médecin / psychiatre afin d’organiser la stratégie thérapeutique.
- la Thérapie cognitive et Comportementale (TCC) et les antidépresseurs ont prouvé leur efficacité dans le trouble panique.
Définition du trouble panique
Appellations utilisées par le passé:
- Beard (1869) : Neurasthénie
- Westphal (1871) : Peur de traverser les espaces
- Da Costa (1871) : Le coeur irritable
- Krishaber (1873) : Névropathie cérébro-cardiaque
- Legrand du Salle (1878) : Peur des espaces
- Freud (1895) : Névrose d’angoisse
- Lewis (1917) : Syndrome d’effort
- A partir du DSM III est évoquée la notion de trouble panique avec ou sans agoraphobie
A/ Ancienne définition du trouble panique
Au moins 4 attaques de panique (ou crises d’angoisse) en 4 semaines.
En général, cette crise de panique atteint son maximum en quelques secondes. Elle s’associe systématiquement à d’autres signes psychiques ou physiques d’angoisse.
B/ Nouvelle définition
Le diagnostic sera posé par un médecin / psychiatre. C’est un diagnostic d’élimination. Avant de l’envisager, il faut éliminer une pathologie non psychiatrique ou une prise de toxique.
Une attaque de panique suffit pour faire le diagnostic si présence d’anxiété anticipatoire.
Définition de l’anxiété anticipatoire: angoisse d’intensité inférieure à celle d’une crise d’angoisse, mais persistant de façon continue, apparaissant alors qu’il n’existe pas de facteur déclenchant particulier. La personne est angoissée à l’idée que puisse survenir une crise d’angoisse ou une attaque de panique.
C/ Signes du trouble panique
Les crises surviennent principalement dans les transports en commun (métro, train), les avions, les espaces étendus, (éléments d’agoraphobie), les centres commerciaux, les ascenseurs, la foule (ochlophobie), les toilettes (il arrive souvent que les gens n’arrivent pas à verrouiller la porte) mais aussi au repos ou en plein moment de détente à la maison. Le fait que les attaques de panique puissent survenir sans facteur déclenchant clair est particulièrement déroutant pour les patients. Les souffrances sont occasionnées par les mécanismes d’évitement et d’échappement que le patient met en place afin de ne pas se retrouver dans des situations qu’il interprète comme à risque de crise d’angoisse. Il peut également y avoir des techniques pour réduire l’angoisse (objets contraphobiques, comme téléphone portable, anxiolytique etc…).
Les personnes qui font une attaque de panique (ou crise d’angoisse) ont la peur de mourir ou de devenir fou. C’est si intense et si désagréable que les personnes présentant un trouble panique sont souvent capable de décrire avec précision leur première crise d’angoisse, même si celle-ci remonte à des années. C’est alors très évocateur.
Certaines situations se révèlent susceptibles de déclencher des attaques de panique. Citons par exemple: événement traumatisant, stress intense, fatigue consommation de toxiques, prise de certains médicaments.
D/ Fréquence
La prévalence est de 3% sur la vie entière. Il touche deux à trois fois plus de femmes que d’hommes selon les études. Toutefois, cette statistique est à tempérer parce que les femmes sont encore plus nombreuses à accepter de consulter pour les problèmes psychiques.
Les premiers signes se déclarent souvent entre 20 et 30 ans. Toutefois ils peuvent apparaître pendant l’enfance et l’adolescence.
Il est à noter aussi que les deux tiers des personnes atteintes de trouble panique développent une agoraphobie.
Diagnostic différentiel et comorbidités du trouble panique
Le médecin / psychiatre éliminera notamment :
NB: l’agoraphobie est une trouble qui vient régulièrement compliquer l’évolution du trouble panique.
– la phobie: la crise d’angoisse est déclenchée, dans la phobie, par un facteur déclenchant précis, toujours le même, dénommé objet phobogène. Par exemple les serpents, le sang etc… L’anxiété n’apparaît qu’en cas de confrontation à l’objet de la phobie, évocation, ou en cas de situation où la personne pense risquer de se confronter à l’objet craint.
– le trouble anxiété généralisée: il n’y a classiquement pas de crise d’angoisse ni d’attaque de panique, mais un fond d’angoisse permanent, avec des pensées anxieuses perturbatrices.
– le TOC (trouble obsessionnel compulsif): l’anxiété monte mais ne devient pas une crise d’angoisse parce que la personne va utiliser des rituels pour éviter la monter de l’angoisse.
– la phobie sociale: dans le trouble panique, la personne anxieuse a peur de faire une crise d’angoisse, c’est la crise et ses symptômes qui sont redoutés, tandis que dans la phobie sociale, la personne anxieuse craint le ridicule de faire une crise, c’est le ridicule et non pas la crise et ses symptômes qui sont craints.
Quelles sont les mécanismes du trouble panique ?
Modèle neurobiologique
Une hypothèse propose que le dysfonctionnement au sein de l’amygdale ou des boucles cortico-striato-thalamo-corticales se répète de façon imprévisible et intense.
Modèle psychopathologique
La lecture cognitivo-comportementale (TCC) propose une intolérance aux sensations physiques de type: cœur qui s’accélère, respiration qui s’accélère, tension musculaire, tremblements, sensations cotonneuses…
Ces sensations peuvent apparaître tant dans le cas d’une anxiété que dans un effort physique indépendant de toute anxiété.
Le problème réside dans le fait que ces sensations déclenchent chez le patient une réaction anxieuse par conditionnement pavlovien. Mais pire: le cercle vicieux s’autoalimente parce que l’angoisse elle-même cause ces sensations.
Soigner le trouble panique
Comme le trouble panique est une cause d’élimination,le médecin / psychiatre devra avant tout prescrire un bilan complet à la recherche d’une cause notamment physique, dont le trouble panique serait la conséquence.
Le traitement du trouble panique peut passer par la psychothérapie et/ou le traitement médicamenteux.
A/ Approche psychothérapique
Les TCC (thérapies cognitives et comportementales) sont la seule psychothérapie à avoir fait la preuve de leur efficacité dans le trouble panique. Pour connaître les détails de la prise en charge, vous pouvez consulter cette page.
La souffrance, dans le trouble panique provient des pensées automatiques qui rendent difficile le fait de tolérer les sensations physiques. En effet, ces dernières donnent lieu à des interprétations automatiques telles que: « je vais mourir », « je vais m’étouffer », « je ne vais pas pouvoir m’échapper », « je vais faire un malaise… »
La lecture catastrophiste de ces sensations physique est la cause de la souffrance parce que le patient leur accorde une crédibilité qu’elles ne méritent pas.
vidéo 1: analyse fonctionnelle: 1e étape, on identifie les pensées et les émotions qui posent problème
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La prise en charge TCC visera à montrer que rien de rationnel ne permet d’affirmer de façon sûre que ces pensées inquiétantes sont réellement fondées.
vidéo 2: restructuration cognitive. Le thérapeute TCC cherche à aider le patient à relativiser la véracité de ses scénarios catastrophes.
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B/ Approche médicamenteuse
1/ Traitement des moments d’augmentation de l’angoisse
Anxiolytiques:
On trouve principalement:
- Benzodiazépines: diazépam (Valium®), Oxazépam (Seresta®), bromazépam (Lexomil®), prazépam (Lysanxia®), Lorazépam (Temesta®), Clorazépate dipotassique (Tranxène®), alprazolam (Xanax®)
- hydroxyzine (Atarax®)
- étifoxine (Stresam®)
2/ Traitement de fond
Les classes médicamenteuses qui ont une AMM (Autorisation de Mise sur le marché) comprennent, pour le trouble panique:
- IRS et ISRS (Inhibiteurs de la Recapture de la Sérotonine): sertraline (Zoloft ®), paroxétine (Deroxat®), citalopram (Seropram®), escitalopram (Seroplex®)
- Venlafaxine (Effexor®)
Délai d’action: 3-4 semaines
Réponse clinique: 6 à 8 semaines.
Durée du traitement: > 6 mois, et jusqu’à 18 mois.
En deuxième intention, le médecin / psychiatre pourra prescrire de la clomipramine.
Complications
- Addictions (alcool, consommé à but anxiolytique +++)
- Dépression
- Isolement social et complications socio-professionnelles
- agoraphobie: la personne ne peut plus se rendre dans les grands espaces (centres commerciaux, stades etc…) et à l’extrême ne sort plus de chez elle
- ochlophobie: peur de la foule
Venir au cabinet
Dr Neveux Nicolas, 9 rue Troyon, Paris; tél: 0609727094,
- En métro: Station Charles de Gaulle Etoile (ligne 6 depuis Paris 7-14-15-16; ligne 2 depuis Paris 17; ligne 1 depuis Paris 1-2-8, Neuilly sur Seine, La Défense, Nanterre.
Fait à Paris par un psychiatre avec le concours d’un psychologue
Auteur
Mail : dr.neveux@gmail.com
Tél : 0609727094 (laisser un message)
Au cabinet : 9 rue Troyon 75017 Paris
NB: Pas de consultation par mail ou téléphone. Les messages ne sont pas consultés hors jours et heures ouvrables. En cas d’urgence, contacter le SAMU (15)