Phobie: découvrez les symptômes et les différents types
La phobie est une pathologie extrêmement répandue. Ce dossier détaillé vous fera découvrir les signes, les mécanismes et les traitements possibles. Cliquez sur les pages dédiées, si vous voulez approfondir la phobie sociale, les phobies spécifiques ou le traitement TCC des phobies.
L’essentiel:
- le diagnostic doit être posé par un médecin / psychiatre afin d’organiser la stratégie thérapeutique.
- les phobies peuvent prendre de nombreuses formes en fonction du thème de la phobie.
- la Thérapie cognitive et Comportementale (TCC) est à privilégier dans le traitement de la phobie.
- le thème de la phobie influence peu le traitement.
- C’est l’un des troubles anxieux où l’angoisse peut monter très haut.
Différents types de phobies
On notera que la phobie spécifique est fréquente chez l’enfant, sans être systématiquement pathologique. C’est le cas par exemple de la phobie du noir, ou la peur de l’inconnu. Ces mécanismes sont adaptés à l’âge et à la compréhension de l’enfant. Elles s’inscrivent généralement dans le développement normal. Elles doivent disparaître avec le temps.
Les phobies appartiennent au groupe des troubles anxieux.
Exemples de phobie
- Phobie sociale et glossophobie
- Phobie scolaire
- Agoraphobie (peur des grands espaces, de la foule, des endroits dont on ne peut pas s’enfuir). Elle accompagne souvent un trouble panique
- Arachnophobie (peur des araignées)
Les phobies spécifiques
- Claustrophobie (peur des endroits clos: ascenseurs, voitures etc…). Elle accompagne souvent un trouble panique
- Phobie spécifique (serpent, oiseaux, etc…)
- Peur du vide
- Emétophobie (peur de vomir).
- Ereutophobie (peur de rougir).
- Hypocondrie (peur des maladies).
- Phobie administrative (peur de l’interaction avec l’administration). NB: il n’y a pas de nom dédié comme phobie individualisée pour ce type de phobie, mais elle est très souvent l’objet d’évitement phobique et de procrastination (tendance à repousser l’action indéfiniment).
- Crainte du noir et de la nuit.
- Bélonéphobie: peur des aiguilles et des piqûres.
Bibliothérapie
Nous vous proposons quelques références « grand public » pour approfondir vos connaissances sur la phobie.
- interview par NADEGE CARTIER pour Bien-Être & Santé, sujet sur : « la nomophobie ». Paru dans l’édition papier de juillet 2022.
- interview par Vincent Roche, sujet sur la noctophobie : https://destinationsante.com/phobie-du-noir-les-adultes-aussi.html
- https://louiemedia.com/emotions/phobies
Diagnostic de la phobie
Les phobies touchent 11 à 12% de la population vie entière.
Le diagnostic sera posé par un médecin / psychiatre.
La personne phobique présente des symptômes d’anxiété ou d’angoisse dès lors qu’elle est mise en situation phobogène (c’est à dire face à l’objet de son angoisse). Elle peut culminer jusqu’à une authentique attaque de panique. L’anxiété ou l’angoisse n’apparaissent que si la personne est confrontée à cette situation, ou par anticipation, c’est l’anxiété anticipatoire. Par contre, l’anxiété disparaît une fois que la personne est soustraite à cette situation.
L’objet de la phobie est généralement perçu comme dangereux, voire comme un danger mortel, auquel la personne se sent incapable de faire face. Par exemple, dans le cas de l’arachnophobie, la personne craint les araignées, qu’elle voit comme un danger de mort.
La peur monte de façon exponentielle, confinant parfois à la sidération.
La vie des personnes phobiques s’adapte pour ne pas rencontrer l’objet de la phobie.
Évitement
Ainsi, la vie avec une phobie caractérisée par de multiples évitements. En effet, afin de ne passe confronter à l’objet du stress, les personnes phobies aménagent leur vie de façon à éviter l’objet de leur phobie. Cette démarche d’évitement entraîne de multiples aménagements dans la vie de la personne phobique. Ces évitements amènent donc le patient phobique à intégrer que le seul moyen d’échapper à l’angoisse est d’éviter la situation phobogène. par conséquent, cette stratégie induit un cercle vicieux où la phobie se renforce peu à peu.
Hypervigilance
De plus, afin de repérer l’objet phobogène et pouvoir l’éviter, les personnes phobiques montrent une hypervigilance.
La phobie existe à la fois chez les hommes et les femmes.
Dans l’agoraphobie, la personne a peur de mourir parce qu’elle a l’impression de ne pas pouvoir s’échapper si besoin.
Dans la phobie administrative, l’administration est perçue comme une entité susceptible de broyer et persécuter la personne, et lui gâcher irrémédiablement la vie.
La plupart des phobies s’atténuent ou disparaissent à l’âge adulte. Toutefois, si elles persistent, elle évoluent de façon chronique. La rémission spontanée est rare.
Diagnostic différentiel des phobies
- Les causes non psychiatriques, que le médecin/psychiatre doit éliminer avant de poser le diagnostic de phobie.
- L’intoxication par des toxiques.
- Les pathologies psychiatriques: essentiellement les autres troubles anxieux et les troubles obsessionnels compulsifs.
Mécanismes de la phobie
a/ Modèle analytique des phobies
La théorie psychanalytique postule l’existence d’un conflit intrapsychique à un niveau inconscient. L’objet du conflit est tellement insupportable qu’il s’extériorise sur un objet différent. C’est le mécanisme de déplacement. Cependant, actuellement, ce modèle n’est scientifiquement pas le plus validé.
b/ Modèle des phobies issu des thérapies cognitives et comportementales (TCC)
Les théories proposent notamment le conditionnement pavlovien: une situation ou un objet a été associé à un stress intense. Depuis cet événement, la personne phobique a intégré que cette situation ou cet objet est dangereux. La confrontation à cet objet est donc devenu source d’angoisse importante.
La situation d’origine peut être un stress:
- lié à l’objet directement: exemple: phobie des couteaux depuis un épisode où le patient s’est blessé.
- lié à une association fait par l’esprit entre l’objet et le stress vécu. Par exemple: un enfant qui est resté enfermé dans le grenier et depuis a une phobie des araignées.
Certaines phobies sont séquellaires d’un syndrome de stress post-traumatique (PTSD).
c/ Modèle neurobiologique
Une hypothèse propose que le dysfonctionnement au sein de l’amygdale ou des boucles cortico-striato-thalamo-corticales se répète de façon prévisible et intense.
Traitement de la phobie
Aujourd’hui, la phobie se traite très bien.
Le traitement essentiel de la phobie est la psychothérapie, notamment thérapie cognitive et comportementale (TCC). Certains médicaments peuvent être utilisés, mais ils sont secondaires par rapport à la psychothérapie.
Médicaments
Les médicaments qui peuvent être prescrits sont (sans exhaustivité) de plusieurs classes. Ils ne sont qu’un traitement symptomatiques et ne doivent surtout pas remplacer la TCC.
1/ Traitement des moments d’augmentation de l’angoisse
Anxiolytiques:
On trouve principalement:
- Benzodiazépines: diazépam (Valium®), Oxazépam (Seresta®), bromazépam (Lexomil®), prazépam (Lysanxia®), Lorazépam (Temesta®), Clorazépate dipotassique (Tranxène®), alprazolam (Xanax®)
- hydroxyzine (Atarax®)
- étifoxine (Stresam®)
2/ Traitement de fond
Contrairement aux autres troubles anxieux la phobie n’est pas une indication d’antidépresseur.
Principes TCC de traitement de la phobie
La prise en charge est cognitive et comportementale de façon concomitante ou séquentielle. Pour avoir les détails de la prise en charge TCC de la phobie, consultez la page TCC et phobie.
a/ Versant cognitif
Cet volet de la prise en charge consiste à identifier les pensées (cognitions) qui posent problème.
Exemple de pensée dysfonctionnelle, dans la phobie sociale: » je vais bégayer »
Ces pensées dysfonctionnelles, parce que le phobique y croit, sont à l’origine des restrictions comportementale que le phobique s’impose. Comme il tient pour acquis par exemple que « les araignées c’est très dangereux (arachnophobie) ou que « les autres vont se moquer de moi » (phobie sociale), le phobique agit pour éviter de se retrouver dans les situations qui pourraient à ses yeux amener la réalisation de ces croyances. On se retrouve face un évitement massif des ces situations à l’origine d’une restriction des possibilités d’action du phobique: des situations lui sont interdites, de peur que se réalisent ses croyances.
Certaines erreurs cognitives sont en effet particulièrement fréquentes comme l’exagération la surgénéralisation.
La partie cognitive de la psychothérapie consiste à remettre en cause ces pensées, et contester leur véracité. C’est ce qu’on appelle la restructuration cognitive. Elle prend diverses formes, permettant en particulier d’aider la personne à prendre de la distance par rapport à ces pensées. Les techniques les plus fréquentes comprennent le questionnement socratique, les colonnes de Beck etc…
Il y aussi très souvent un sentiment irréaliste d’impuissance face à la chose crainte. La phobie est très souvent corrélée à un manque d’estime ou de confiance en soi.
b/ Versant comportemental
Ce volet de la prise en charge consiste à casser le cercle vicieux évitement – appréhension.
La personne ne se confronte plus aux situations craintes. Donc elle perd l’habitude de les vivre. En perdant l’habitude de les vivre, ces situations sont à nouveau considérées comme inconnues, mal maîtrisées. Par conséquent, l’appréhension s’installe, c’est ce qu’on appelle l’angoisse anticipatoire. Comme l’angoisse augmente, la personne phobique ose encore moins se confronter aux situations qu’elle craint. Et ainsi s’installe le cercle vicieux.
Le travail comportemental consiste donc à casser ce cercle vicieux en réhabituant le phobique à vivre ces situations qu’il craint. L’habituation est centrale. Bien sûr, il est impossible de confronter directement le phobique à l’objet de sa phobie. Mais l’exposition se fait graduellement, par étapes fixées en accord avec le psy.
Le talent du psychiatre ou du psychologue comportementaliste consiste à doser la difficulté des étapes de telle sorte qu’elles ne soient pas trop rébarbatives, d’une part, et d’autre part, à aider le patient à trouver les moyens de surmonter les écueils qui apparaîtront au cours de l’exposition. Si le travail d’exposition se dose bien, il ne doit pas mettre en difficulté insurmontable le patient qui s’expose.
Troubles souvent associés
- Trouble panique
- Trouble anxiété généralisée
- Autres phobies
- Dépression
- Troubles bipolaires et autres troubles de l’humeur
Les complications des phobies peuvent être
- isolement
- addictions, notamment à l’alcool
- dépression
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Fait à Paris 16 par un psychiatre et un psychologue.
Photo by Isaac Viglione, Tumisu, Stephanie Ghesquier,
Auteur
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