Éjaculation précoce ou prématurée

L’éjaculation précoce ou prématurée est un problème sexuel très répandu. Ses causes sont multifactorielles et la prise en charge de ce trouble tient compte de cette multiplicité.

Rédacteur: Dr Nicolas Neveux, Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale (AFTCC) et en Thérapie Interpersonnelle (IFTIP), Membre du Collège National Professionnel de Psychiatrie, mail: dr.neveux@gmail.com

L’essentiel:

  • chercher un diagnostic global derrière l’éjaculation précoce ou prématurée
  • il faut consulter un médecin impérativement pour éliminer une cause neurologique, urologique ou médicamenteuse
  • l’anxiété est l’une des causes les plus fréquentes, avec la fatigue
  • un problème de couple peut se révéler ainsi, à traiter en TCC ou TIP.
  • l’éjaculation précoce ou prématurée se traite par la psychothérapie et parfois par les médicaments

éjaculation précoce prématuré

I/ Fréquence de l’éjaculation précoce ou prématurée

C’est le trouble sexuel masculin le plus fréquent. En effet, l’éjaculation précoce ou prématurée (EP) concerne environ 30 % des hommes.

Pour les âges allant de 18 à 69 ans en France, on identifie 11 % de patients atteints d’éjaculation précoce persistante (1 % avant pénétration, 6 % après pénétration, 4 % avant ou après pénétration) et 65 % d’éjaculations précoces occasionnelles (souvent, parfois, rarement). Par ailleurs, un tiers des hommes présentant une dysfonction érectile persistante déclarent également une éjaculation précoce persistante.

IL n’y a pas de seuil indiscutablement défini. Comme il faut bien avoir quelques repères, la Société internationale de médecine sexuelle, propose le seuil de 1 minute de pénétration si le trouble est primaire, 3 minutes dans les autres cas.

 

II/ Durée avant éjaculation

Chez l’homme on observe un délai avant éjaculation allant de 0,55 à 44 minutes. La moyenne est de 5 minutes 15 secondes.

Parmi les hommes présentant une éjaculation précoce:

  • 20 % ont un délai éjaculatoire inférieur à une minute
  • 31 % d’une à deux minutes
  • 21 % de deux à quatre minutes

Généralement, chez les patients ayant une éjaculation prématurée primaire, (c’est à dire ayant présenté une éjaculation précoce depuis le début de leur vie sexuelle), le délai éjaculatoire est inférieur à 1 minute dans 90% des cas.

 

III/ Conséquence de l’éjaculation précoce ou prématurée

Ainsi, il apparaît que l’éjaculation prématurée peut entraîner de nombreuses complications et doit donc être recherchée et traitée.

 

IV/ Formes de l’éjaculation précoce

1/ Éjaculation précoce primaire et permanente (éjaculation prématurée maladie)

L’éjaculation est toujours survenue trop rapidement (dans 90% < 1 minute) :

  • à chaque rapport ;
  • avec tous les partenaires ;
  • depuis les premières expériences sexuelles ;

2/ Éjaculation précoce secondaire ou acquise (éjaculation prématurée symptôme)

Le patient a auparavant présenté un délai d’éjaculation satisfaisant. Ce type d’éjaculation est majoritairement rattaché à un problème interpersonnel.

3/ Éjaculation prématurée subjective ou pseudo-éjaculation prématurée

Cette forme correspond à la premature ejaculation-like dysfunction (PELD). En effet, il s’agit de patients estimant présenter une éjaculation précoce alors qu’ils ont en fait un délai éjaculatoire parfaitement normal voire au-dessus de la moyenne. Il s’agit alors principalement d’une cause cognitive comme des attentes exagérées.

4/ Éjaculation prématurée variable naturelle

Ces patients éjaculent de façon prématurée en fonction de l’intensité de stimulation, de l’état de relaxation, du niveau de frustration, de la fatigue et du contexte. Dans ce contexte, il s’agit d’une variabilité physiologique.

5/ Éjaculation précoce émotionnelle

Ces patients éjaculent dès que leur partenaire manifeste la moindre excitation. En revanche, leur éjaculation peut durer plus longtemps en l’absence de toute expression de plaisir de leur partenaire.

6/ Éjaculation prématurée révélée par une dysfonction érectile

Très souvent, il s’agit d’un trouble érectile souvent entrainé par l’angoisse due à l’éjaculation précoce. I

Dans cette situation, il faut traiter l’éjaculation précoce pour traiter le problème érectile.

7/ Éjaculation prématurée pseudo-primaire

Il s’agit de patient n’ayant connu qu’une seule partenaire, mais dont l’éjaculation précoce présente en fait les mêmes caractéristiques qu’une éjaculation précoce secondaire. Ce cas de figure est très souvent dû à un manque de connaissance sur le fonctionnement sexuel normal ou à des difficultés relationnelles avec la partenaire.

8/ Éjaculation prématurée masquant une dysfonction érectile

Il s’agit d’une forme adaptative d’éjaculation précoce où  le patient éjacule rapidement car il sait qu’il va perdre son érection du fait de la dysfonction érectile. Par conséquent, traiter la dysfonction érectile peut faire disparaître l’éjaculation précoce.

 

V/ Facteurs de risque de l’éjaculation précoce

(liste non exhaustive)

 

VI/ Diagnostic

En l’absence de symptômes associés, le diagnostic est purement clinique et repose sur l’interrogatoire du patient et aucun bilan complémentaire n’est indiqué.

 

VII/ Traitement de l’éjaculation précoce

1/ Psychothérapique de l’éjaculation précoce

a/ La référence

Les méthodes de sexothérapie comportementales (TCC) sont la méthode de choix dans l’éjaculation prématurée.

  • prise en charge individuelle afin d’aider le patient à identifier et écouter ses sensations, refocaliser son attention. Le psy TCC cherche les pensées limitantes chez le patient et les rediscute. En effet, on constate que les patients présentant une éjaculation prématurée ont souvent des croyanes erronées sur la sexualité. Cet aspect se travaille très bien en TCC.
  • La technique du squeeze et du sensate focus de Masters et Johnson présente une efficacité de 50 à 75 %. Toutefois, l’implication du conjoint est indispensable.

b/ Thérapie de couple

Il est souvent nécessaire de chercher une difficulté conjugale à traiter en thérapie de couple (par exemple en thérapie interpersonnelle ou en thérapie cognitive et comportementale).

c/ Autres méthodes

  • relaxation
  • hypnose

 

2/ Médicamenteux

Certains antidépresseurs en prise quotidienne ont montré leur efficacité. Il s’agit de la paroxétine, sertraline, citalopram, fluoxétine et de la clomipramine.

Ils sont à utiliser en association avec la psychothérapie sinon la rechute est très fréquente lors de l’arrêt du traitement.

 

 

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Fait à Paris 16 par un psychiatre et un sexologue.