Idées obsédantes ou envahissantes : comment les reconnaître et les soigner ?

Cette page vous aidera à reconnaître les idées obsédantes, envahissantes ou obsessionnelles. De plus, elle vous exposera les diagnostics sous-jacents et vous expliquera comment les soigner. A ce sujet, la psychothérapie est l’approche à privilégier.
Rédacteur « idées obsédantes »: Dr Nicolas Neveux, Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale (AFTCC) et en Thérapie Interpersonnelle (IFTIP), mail: dr.neveux@gmail.com
Sources: Manuel de thérapie comportementale et cognitive; Pratiquer la Thérapie Interpersonnelle (TIP) , Dunod; Prendre en charge la dépression avec la thérapie interpersonnelle, Dunod.

L’essentiel:

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Les idées envahissantes sont des pensées qui s’imposent à la personne, généralement à la faveur d’un moment chargé d’émotion, positive ou négative. Elles peuvent apparaître en cas d’angoisse, de tristesse, de frustration… mais parfois aussi, spontanément. Elles peuvent occuper une part importante de notre temps et littéralement nous pourrir la vie.

 

Idées obsédantes : quel est le contenu des obsessions ?

Le contenu de ces pensées obsessionnelles est très variable. Il peut s’agir par exemple de:

  1. ruminations obsédantes autour d’une chose qu’on aurait voulu dire ou faire. Par exemple: ne pas avoir réussi à s’imposer quand quelqu’un nous a doublé dans une file d’attente; et par la suite, ruminer sans arrêt qu’on aurait dû faire valoir ses droits.
  2. pensées envahissantes revenant sur un acte qu’on regrette d’avoir fait… ou pas fait.
  3. envies impérieuses et impulsives, de faire un acte aberrant, absurde. Très souvent, ces envies sont de nature agressive, injurieuse, amorale ou sexuelle. Par exemple, l’idée absurde de cracher sur quelqu’un sans raison.
  4. idées fixes, toujours les mêmes qui reviennent de façon récurrente. Elles peuvent n’être pas désagréables en soi, mais apparaître à des moments où elles ne sont pas bienvenues.
  5. montées brusques de tension interne, souvent accompagnées de l’impulsion irrésistible de crier… généralement pour dire une injure, ou un mot méchant.
  6. obsessions, pensées obsédantes ou obsessionnelles, souvent centrées sur des événements tristes, une culpabilité supposée, ou un événement redouté.
  7. pensées centrées sur des choses que nous avons à faire en rapport avec de la logistique, des choses à organiser etc…

Notons que la plupart du temps, les idées obsédantes sont désagréables. Elles surviennent très souvent par anticipation, avant une situation que le sujet prévoit comme désagréable.

Au total, on peut distinguer

  1. pensées obsessionnelles portant sur un acte absurde que la personne sait être absurde. Par exemple: se déshabiller dans un lieu public.
  2. idées obsédantes portant sur un sujet qui n’est pas évidemment absurde, mais où le doute est exagéré. Par exemple: « ai-je bien fermé la porte d’entrée? ».
  3. idées envahissantes concernant une situation où la personne est insatisfaite de sa réaction. Par exemple: « J’aurais dû répondre quand mon collègue m’a traité d’idiot, au lieu de me taire ».

En fonction des pensées envahissantes, du caractère absurde ou non et de ce qui en est à l’origine, le psychiatre pourra poser un diagnostic. Ensuite, il proposera une orientation psychothérapique.

 

Idées obsédantes envahissantes : quelles émotions génèrent-elles ?

Les personnes qui connaissent ce genre d’idées en éprouvent généralement de l’angoisse ou de la honte.

De l’angoisse, parce qu’elles redoutent d’effectuer l’acte ou le cri redouté… bien qu’en général la personne n’accomplisse jamais l’acte redouté.

De la honte ensuite, car la nature des actes redoutés est très souvent répréhensible ou moralement condamnable. Du coup, la personne a l’impression qu’elle est réellement amorale. En réalité, même des pensées objectivement amorales n’ont aucune signification particulière sur la valeur morale de la personne chez qui elles apparaissent.

Ce qui est sûr, c’est qu’il est généralement très difficile de s’ouvrir à son entourage de l’existence de ces idées. Si elles deviennent vraiment envahissantes, générant beaucoup de souffrance ou faisant perdre beaucoup de temps, le mieux est de consulter un professionnel.

 

Pensées obsédantes ou obsessionnelles : quelles causes ?

Dans l’immense majorité des cas, les pensées obsédantes sont bénignes. Il s’agit alors tout simplement de manifestation de ce qui préoccupe notre inconscient à un moment donné. Il n’y a alors rien de pathologique.

Mais dès l’instant qu’elles sont mal vécues ou entraînent des conséquences pour la personne ou son entourage, il est alors recommandé d’en parler avec un psychiatre qui pourra permettre de poser un diagnostic.

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Les causes les plus fréquentes:

  • charge mentale: l’excès de soucis ou de tâches à faire induit l’apparition des pensées obsédantes
  • l’hypersensibilité
  • troubles anxieux: ils se caractérises par la présence d’une anxiété importante. Selon le thème des pensées et les circonstances dans lesquelles surviennent les pensées on pourra distinguer plusieurs troubles anxieux:
  • les psychoses
  • les control freaks: personnes ayant du mal à tolérer de ne pas avoir le contrôle sur les choses
  • burnout: les pensées portent alors principalement sur le travail
  • les workaholics: personnes qui présentent une addiction au travail
  • TDAH (Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité)

 

Quelles sont les complications des pensées obsédantes envahissantes ?

Les complications les plus fréquentes sont:

 

Idées obsédantes ou obsessionnelles : comment les soigner ?

Le traitement sera avant tout la cause des pensées obsédantes. Comme les idées obsédantes ne sont que des symptômes, il convient de traiter la pathologie qui en est à l’origine. En conséquence, il faut poser un diagnostic, ce pour quoi seul un médecin a la prérogative. Pour cela un psychiatre doit absolument porter un diagnostic psychiatrique et organiser la prise en charge. Il recherchera des diagnostics associés ou des complications.

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Si les préoccupations sont de nature interpersonnelles

Lla TIP sera la psychothérapie de choix. En effet, elle permettra au patient de comprendre ses dysfonctionnements interpersonnels. Il sera ainsi mieux capable de mentaliser ce qui se joue en lui et chez l’interlocuteur. Cette meilleure lecture lui permettra ainsi de diminuer l’intensité et la fréquence de ces préoccupations. Dans ce cas de figure, les pensées envahissantes ont pour fonction de rassurer la personne insecure dans la relation à l’autre. Pour plus de détail sur la prise en charge en thérapie interpersonnelle, consultez la page sur les principes de la TIP.

Si les préoccupations sont très marquées par l’angoisse

La TCC sera à privilégier. Le travail reposera alors sur la restructuration cognitive afin de briser le cercle vicieux amenant le patient à catastrophiser sa perception du monde Ainsi, il va adopter une position plus rationnelle, moins chargée émotionnellement. Le travail consistera à rediscuter les convictions inquiétantes qu’il se fabrique. Pour plus de détail sur la prise en charge en thérapie cognitivo-comportementale, consultez la page sur les principes de la TCC.

 

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Fait à Paris 16 par un psychiatre TCC et un psychologue TCC.

 

Photo by Andy Art