Les enfants et les écrans
On a assisté depuis une vingtaine d’années à la prolifération des écrans (ordinateur, smartphones, tablettes…). Si leur utilité et leur qualité est indéniable, la question se pose de savoir quelle influence ils ont sur le développement cognitif des enfants.
- Quelle durée peut-on accorder quotidiennement à chaque enfant?
- A quel âge?
- Quoi les laisser regarder?
I/ Comprendre
Regarder un écran est une position passive, y compris lorsqu’il s’agit d’un jeu vidéo. En effet, l’enfant ne construit rien, n’imagine rien, il se laisse guider par le programme qui lui est imposé. Les écrans ne concourent donc pas au développement de l’imagination, de la créativité, ni de la dextérité. la « dextérité » acquise dans le maniement d’une manette de jeu vidéo, par exemple, est sans grand intérêt car hyper spécialisée, à un âge où habileté éclectique est essentielle.
Le fait d’être en position passive, accueillant les stimulus plaisir trop facilement accessibles, ne favorise pas la création d’un monde enfantin, ni le développement de la persévérance à progresser et à effectuer des tâches.
II/ Les enjeux
A/ Sur le développement cognitif
Comme on l’a vu ci-dessus, les écrans impactent négativement:
- la créativité, l’imagination
- le développement de la dextérité, qui ne peut se faire que grâce à une mise en situation requérant de l’habileté, et donc la coordination psychomotrice
- la persévérance et le goût de l’effort, de part la trop grande faculté d’accès au plaisir immédiat
B/ Sur la représentation du monde
Les écrans véhiculant des images irréelles (dessins animés, jeux vidéos), ils peuvent influencer de manière négative la perception du monde de l’enfant, lui donnant une image erronée.
Les programmes visualisés par les enfants rendent ces derniers vulnérables à leur contenu: même un programme pour enfants peut créer de l’angoisse chez un enfant, en fonction de son degré de maturité. L’enfant est donc tributaire du contenu de ce programme, sans que le parent n’ait eu un contrôle précis dessus.
C/ Sur les relations interpersonnelles
L’attachement, indispensable au bon développement et permettant la création d’une sécurité affective, ne peut se faire avec un objet, donc l’enfant va passer à côté des apprentissages interpersonnels indispensables à acquérir dans l’enfance. Les écrans étant une activité solitaire, ils induisent un recentrage sur soi-même au détriment d’une démarche socialisante. L’enfant n’apprend donc pas à interagir positivement avec l’autre.
D/ Complications psychiques
Les dangers qui peuvent apparaitre sont:
- addiction aux écrans (jeux vidéos, réseaux sociaux)
- désocialisation
- rejet de l’école
- intolérance à la frustration
- apathie
- désintérêt pour les autres activités (sport, amis, loisirs créatifs…)
III/ Conclusion
Dans une société technologique telle que la nôtre, il ne semble pas judicieux d’interdire complètement l’accès aux écrans aux enfants. Le risque serait de les rendre inadaptés au monde dans lequel ils seront appelés à évoluer. Il faut donc qu’ils aient accès aux écrans, mais de façon réfléchie.
Quelques conseils:
- Les activités des enfants ne doivent pas être uniquement technologiques. Un enfant doit bénéficier d’activités variées (dessin, sport etc…)
- Le problème c’est l’exagération. Il est de fait que souvent les parents recourent aux écrans « pour avoir la paix ». Résistez à cette tentation. Une bonne base est de ne jamais dépasser 30 minutes par jour.
- Il ne semble pas indispensable de laisser l’accès aux écrans aux enfants de moins de 3 ans.
Références
Etude publié par le centre national de recherche pour la santé au Etats Unis. Publié en Février
2018: Lien du site : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5836000/
Fait à Paris par un psychiatre avec le concours d’un psychologue
Venir au cabinet :
|
Auteur
Mail : dr.neveux@gmail.com
Tél : 0609727094 (laisser un message)
Au cabinet : 9 rue Troyon 75017 Paris
NB: Pas de consultation par mail ou téléphone. Les messages ne sont pas consultés hors jours et heures ouvrables. En cas d’urgence, contacter le SAMU (15)