Maigrir, perdre du poids

Maigrir est un processus difficile. En effet, il ne suffit pas de maîtriser les aspects diététiques pour y parvenir. La composante psychologique compte énormément. D’abord, parce que la prise de poids peut avoir une origine psychique. Ensuite, parce que maigrir nécessite des décisions personnelles qui se heurtent à notre fonctionnement psychique. Découvrez sur cette page les pistes pour maigrir.

Rédacteur « maigrir »: Dr Nicolas Neveux, Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale (AFTCC) et en Thérapie Interpersonnelle (IFTIP), Membre du Collège National Professionnel de Psychiatrie, mail: dr.neveux@gmail.com
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Sources: Pratiquer la Thérapie Interpersonnelle (TIP) , Dunod; Manuel de thérapie comportementale et cognitive, Dunod; Prendre en charge la dépression avec la thérapie interpersonnelle, Dunod.

L’essentiel:

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Introduction

Beaucoup de femmes, mais aussi d’hommes, ont le désir de perdre du poids, à un moment ou à un autre de leur vie.

Surpoids

En 40 ans, la fréquence de l’obésité dans le monde a été multipliée par trois (10). En France, ObÉpi-Roche de 2020 (9) établit que le surpoids et l’obésité (indice de masse corporelle [IMC] supérieur à 25 kg/m²), concernent désormais 47,3 % de la population. L’obésité (IMC ≥ à 30,0 kg/m²) progresse (+ 2 points en 8 ans, soit une hausse de 13 %) et touche 17 % des Français, soit plus de 8,5 millions d’individus (9).
Les enfants ne sont pas épargnés. A l’échelle mondiale, le surpoids ou de l’obésité augmente, passant de 4 % de la population à 18 % sur la période de 1975 et 2016 (11). En France, 17 % des enfants sont en surpoids, dont 4 % en situation d’obésité (12).

Perdre du poids hors surpoids

Le souhait de perdre du poids concerne beaucoup de personnes ne souffrant d’aucune pathologie et ne présentant pas de surpoids médical. Dans ces cas, la question esthétique est au centre de la motivation généralement.
Il est donc fondamental de développer des outils thérapeutiques.

Maigrir: les situations problèmes

Si on excepte les cas d’anorexie, ce souhait est généralement adapté. Toutefois, la plupart des personnes qui cherchent à maigrir on rencontré un ou plusieurs échecs antérieurement. On peut identifier les situations problèmes suivants:

  • Impossibilité de perdre du poids
  • Perte de poids localisée à certaines parties du corps
  • Impossibilité de stabiliser la perte de poids au niveau désiré, reprise de poids très rapide
  • Effet yoyo: perte de poids rapide puis gain extrêmement rapide dépassant cycliquement le poids d’origine
  • Situation de surpoids, ou simplement souhait de perdre du poids, mais difficulté à concrétiser ce désir en entamant les efforts nécessaires

La perte de poids est un processus beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît. Il implique à la fois le psychisme, le physique, et le mode de vie.

  • Le psychisme, parce que la motivation n’est pas quelque chose d’inné, mais quelque chose qui se travaille et s’améliore. Les raisons qui motivent le désir de perte de poids sont également très importantes à prendre en compte.
  • Le physique, parce que pour maigrir il est indispensable d’effectuer une activité physique. Ces efforts peuvent être vécus comme difficiles et douloureux
  • Le mode de vie, parce qu’il est souvent nécessaires de modifier ses habitudes alimentaires mais aussi hygiéno-diététiques.
  • Certains médicaments sont responsables d’un gain de poids. Il s’agit part exemple de médicaments pour des maladies physiques (corticoïdes par exemple) ou psychiques (olanzapine par exemple).

 

Maigrir: Quelle dimension psychologique?

Le processus de perte de poids nécessite de savoir entretenir sa motivation, affronter les variations de poids et les écarts au régime qu’on s’est fixé, et savoir accepter de dominer son impatience, de donner le temps à son corps de maigrir.

La plupart des personnes souhaitant maigrir y parviendront sans l’aide de quiconque. Par contre, pour ceux qui ne parviennent pas à initier le mouvement, ou n’obtiennent pas les résultats escomptés, ou perdent la motivation en cours de processus, un accompagnement psychique est souhaitable, auprès d’un professionnel de santé. Un contact avec un médecin est généralement souhaitable afin de vérifier qu’une cause organique (maladie par exemple, trouble endocrinien…) n’est pas responsable des difficultés à perdre du poids.

Les prérequis à une perte de poids qui se déroule dans de bonnes conditions et de manière durable sont d’identifier les motivations réelles à obtenir cet amaigrissement, et les moyens qu’on est prêt à y consacrer. Il est essentiel que les moyens choisis puissent être concrétisés dans le cadre de la vie réelle du sujet. Les bonnes résolutions irréalistes ne durent pas plus de quelques jours mais donnent lieu à des déceptions très intenses. Un accompagnement psy est nécessaire si ces paramètres sont difficiles à élaborer de préférence avec une expérience dans les troubles alimentaires.

Le choix du régime est également à ne pas prendre à la légère. Un conseil médical ou d’une nutritionniste est souhaitable, ce d’autant que désormais, il est difficile de se repérer au milieu des dizaines de régimes proposés et plébiscités par effet de mode. Ce d’autant que les dernières études semblent révéler un manque de pérennité des régimes à qui il pourrait être profitable de préférer les règles hygiéno-diététiques.

Au total, la dimension psychologique est fondamentale. C’est elle qui permet ou non au patient de consentir les efforts nécessaires sur le long terme pour obtenir et maintenir l’amaigrissement.

 

Maigrir: les causes psychiatriques

C’est un médecin/psychiatre qui doit systématiquement rechercher les causes d’un éventuel surpoids. Quelqu’un qui n’est pas médecin (psychologue, diététicien) n’est pas habilité à le faire. On retrouve ainsi

Les diagnostics physiques

  • pathologies hormonales: dysthyroïdies, syndromes de Cushing, troubles touchant les hormones sexuelles
  • en particulier dans les hypersensibilités spécifiques, d’apparition brutale ou progressive: infections, causes neurologiques, épilepsie
  • Maladies inflammatoires
  • pathologies métaboliques

Précisons cependant qu’une hypersensibilité révèle rarement de tels diagnostics. Toutefois, la prudence s’impose et ils doivent être éliminés par un psychiatre avant d’intervenir sur le plan psy.

Les diagnostics psychiatriques

La perte de poids aura toujours lieu sous surveillance médicale.

 

Que faire sur le plan psychologique pour maigrir?

Cette partie concerne la conduite à tenir pour un mincir en dehors du cas d’une pathologie, qu’elle soit psychique ou physique. Si une pathologie est présente, il s’agit bien sûr qu’un médecin traite cette pathologie dans un premier temps.

Le travail suit alors deux axes:

  1. promouvoir la motivation à initier la perte de poids. Cela correspond à la recherche des axes de motivation, mais aussi à l’identification des freins à la mise en oeuvre des efforts.
  2. maintenir les efforts sur le long terme

 

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Fait à Paris 16 par un psychiatre et un psychologue.