Syndrome de l’imposteur: comment le reconnaître et le traiter?

Très à la mode, le syndrome de l’imposteur est fréquent. En soi, il ne s’agit pas d’un diagnostic psychiatrique. Par contre, il faut toujours rechercher un diagnostic sous-jacent. Découvrez ici les signes, les mécanismes et la conduite à tenir devant le syndrome de l’imposteur.

Rédacteur « syndrome de l’imposteur »: Dr Nicolas Neveux, Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale (AFTCC) et en Thérapie Interpersonnelle (IFTIP), Membre du Collège National Professionnel de Psychiatrie, mail: dr.neveux@gmail.com

L’essentiel:

  • Le diagnostic doit être posé par un psychiatre afin de chercher un diagnostic global derrière le syndrome de l’imposteur et d’organiser la stratégie thérapeutique.
  • Les troubles anxieux se retrouvent très souvent derrière le syndrome de l’imposteur.
  • La Thérapie Interpersonnelle (TIP) et la Thérapie cognitive et Comportementale (TCC) sont à privilégier dans cette situation.
  • Le syndrome de l’imposteur peut entraîner des conséquences graves notamment sur le plan social et interpersonnel.
syndrome imposteur

Introduction

Le syndrome de l’imposteur (ou phénomène de l’imposteur ou expérience de l’imposture), est une forme de doute obsessionnel qui consiste à nier la propriété de toute performance personnelle. Les personnes atteintes de ce syndrome rejettent systématiquement le mérite sur des causes extérieures (causalité externe). Ainsi, elles attribuent leurs succès à des facteurs comme la chance, les relations, ou des circonstances particulières. Elles peuvent aller jusqu’à se percevoir comme des fraudeurs, craignant constamment d’être démasquées.

Historiquement, les psychologues Pauline Rose Clance et Suzanne A. Imes introduisent le concept en 1978. Elles ont étudié ce syndrome chez 150 femmes reconnues pour leur excellence professionnelle. Malgré des preuves répétées de validation externe, ces femmes ne croyaient pas en leur propre mérite. Elles attribuaient leur succès à la chance et pensaient que les autres surestimaient leur intelligence et leurs capacités.

 

Signes

Caractéristiques du syndrome de l’imposteur

  1. Compensation par travail acharné : Ces personnes travaillent sans relâche pour compenser leur supposé manque de compétences. De ce fait elles créent un cercle vicieux de travail intense et de doute perpétuel.
  2. Masquage : Elles dissimulent leurs véritables sentiments et idées. En effet, de peur d’être désavouées ou illégitimes, elles disent ce qu’elles pensent que les autres veulent entendre.
  3. Recherche de Validation : Elles cherchent à gagner la reconnaissance de leurs supérieurs tout en remettant en question la validité de cette reconnaissance.
  4. Manque de confiance en Soi : Elles évitent de montrer de la confiance en elles-mêmes pour échapper aux critiques et aux conflits.
  5. Anxiété. Notamment, elles craignent d’être démasquées et reconnues comme « imposteur ».
  6. Doute obsessionnel. Dans ce cas, il porte sur la nécessité de prouver leur valeur et de ne pas être démasquées.
  7. Manque d’affirmation de soi
  8. Anxiété sociale. Ces personnes sont très sensibles au regard et aux appréciations d’autrui.

 

Mécanismes

Les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur présentent une idée de référence: « je suis nul ». C’est leur schéma de pensée. Tout le reste en découle:

  1. Si je suis nul, cela veut dire que je dois travailler plus que les autres
  2. Comme je sais que je suis nul, tout compliment ou toute reconnaissance ne peuvent qu’être immérités.
  3. Schémas d’attentes exagérées: attentes irréalistes
  4. Biais sélectifs: ils se concentrent sur leurs échecs.
  5. Besoin de contrôle. Puisqu’ils sont nuls, ils ont besoin de tout savoir avant de commencer un projet.
  6. Quelqu’un de compétent n’aurait pas besoin de travailler. Donc si je travaille, c’est que je suis nul.

Syndrome de l imposteur

Pathologies sous-jacentes

Il faudra systématiquement chercher des pathologies sous-jacentes:

Ainsi que les éléments de personnalité:

 

Traitements

S’il existe une pathologie sous-jacente, il faudra en priorité la traiter.

Si ce n’est pas le cas, un abord psychothérapique est à privilégier:
Thérapie cognitive et comportementale (TCC), pour traiter les schémas dysfonctionnels cognitifs.
– Thérapie interpersonnelle (TIP) afin de permettre d’apprendre à réguler les attentes de reconnaissance vis-à-vis de l’entourage.

Venir au cabinet à Paris

Dr Neveux Nicolas, 9 rue Troyon, Paris; tél: 0609727094

  • Métro: Station Charles de Gaulle Etoile (ligne 6 depuis Paris 7-14-15-16; ligne 2 depuis Paris 17; ligne 1 depuis Paris 1-2-8, Neuilly sur Seine, La Défense, Nanterre).

Fait à Paris 16 par un psychiatre et un psychologue.

Image par hannahlmyers