Syndrome de stress post-traumatique (PTSD)

Le Syndrome de stress post-traumatique (PTSD) ou trouble stress post-traumatique (TSPT) est très fréquent. Découvrez ses signes et comment on le soigne. Le traitement repose avant tout sur la psychothérapie.

Rédacteur »trouble stress post-traumatique (TSPT) »: Dr Nicolas Neveux,, Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale (AFTCC) et en Thérapie Interpersonnelle (IFTIP), Membre du Collège National Professionnel de Psychiatrie, mail: dr.neveux@gmail.com
Sources: Pratiquer la Thérapie Interpersonnelle (TIP) , Dunod; Manuel de thérapie comportementale et cognitive, Prendre en charge la dépression avec la thérapie interpersonnelle, Dunod.

L’essentiel:

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Le syndrome de stress post-traumatique (PTSD) ou trouble stress post-traumatique (TSPT) est un trouble anxieux assez fréquent mais souvent sous-diagnostiqué. En effet, les personnes qui en souffrent ne sont pas toujours conscients de leurs symptômes. Il arrive aussi qu’un individu qui a vécu un psychotraumatisme important, rationalise les symptômes du syndrome de stress post-traumatique (PTSD) en les attribuant à tort à une réaction normale qui arriverait à tout le monde ayant vécu un tel événement. Par ailleurs, des syndromes de stress post-traumatiques surviennent parfois à la suite d’événements qui ne sont pas toujours spectaculaires. Le traumatisme n’étant pas porté clairement à la connaissance de la personne, il ne s’attend pas à vivre un syndrome de stress post-traumatique.

 

Congrès Français de Thérapie Interpersonnelle

Cette année, le Congrès Français de Thérapie Interpersonnelle s’est tenu le samedi 21 septembre 2024, à Paris sur le thème : « Psychotraumatisme ».

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Notion d’exposition au psychotraumatisme

Cette exposition peut avoir lieu par le biais:
  • d’une position de victime
  • témoin direct
  • annonce concernant un proche
  • d’exposition répétée.
Cependant, l’exposition par le biais des médias ne constitue pas aujourd’hui un traumatisme objectif.
Selon une étude de décembre 2020, 6.5% des patients ayant présenté une infection au Covid-19 présentera un TSPT. (Is COVID-19 Associated With Posttraumatic Stress Disorder? Mathilde Horn).
Les abus sexuels sont malheureusement une cause très fréquente de TPST.

Réponse sociétale

La réponse sociétale en France est loin d’être satisfaisante. Tout d’abord, les victimes rapportent régulièrement une difficulté à porter plainte et trouver de l’aide.

De plus, les peines prononcées sont critiquables. Ainsi, la mesure de réparation pénale directe pose question:

  • elle force la victime à revoir son agresseur
  • elle concentre encore de l’attention de la victime à son agresseur et à l’agression subie
  • cette mesure peut véhiculer le message qu’avec des excuses, « on est quitte ». Comme si les excuses rachetaient le préjudice
  • le terme est trompeur, car en aucune façon il n’y a « réparation » du préjudice infligé
  • cette mesure enjoint la victime à pardonner, alors que la victime a parfaitement le droit de ne pas pardonner ce qui lui semble intolérable
  • elle plonge la victime dans le dilemme: dois-je pardonner? ou puis-je ne pas pardonner, mais si c’est le cas, suis-je une mauvaise personne?

Facteurs de risque d’évolution vers un PTSD / TSPT

Il existe de nombreux facteurs de risque d’apparition du TSPT. ON répertorie ainsi:
– Les caractéristiques de l’évènement (type, sévérité, durée et proximité de l’exposition). Par exemple, le risque est encore plus marqué en cas de viol, survivants de guerre ou de génocide.
– antécédents psychiatriques (troubles anxieux ou dépressifs+++)
– antécédents traumatiques
– sexe féminin
– faible soutien social, isolement
– niveau socio-professionnel faible.
Le risque de TSPT chez une personne exposée à un traumatisme est: 10 et 50%. Les conséquences juridiques de l’évènement ont souvent un impact majeur sur l’évolution clinique.
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Reconnaître un PTSD / TSPT 

Le diagnostic sera posé par un médecin / psychiatre. Il comprend plusieurs syndromes apparaissant au moins 1 mois après le traumatisme. Outre l’angoisse, on observe plusieurs syndromes.

Quand la personne n’a pas assisté directement à l’événement traumatisant, il est possible que le syndrome de répétition porte sur des éléments qui n’ont pas été réellement vécus mais font référence à la façon dont le patient imagine le déroulement de l’événement. C’est par exemple le cas du décès d’un proche dans un accident de voiture, auquel on n’a pas assisté. Le patient souffrant de TPST peut imaginer l’accident, le craquement de la tôle etc…

Gilles, a vécu un grave accident de voiture. Il a assisté à la mort d’un ami proche. Depuis lors, il souffre de plusieurs symptômes : cauchemars récurrents au cours desquels il revit l’accident et la mort de son ami. Il évite tout ce qui lui rappelle l’accident, comme conduire ou même monter dans une voiture. Du reste, il se sent en permanence sur le qui-vive, constamment en état d’alerte, ce qui le rend irritable et craintif. Enfin, il ressent de façon persistante une grande détresse émotionnelle, une tristesse et un sentiment de culpabilité.

Diagnostic différentiel et difficultés diagnostiques

Ce diagnostic présente de nombreuses difficultés, c’est pourquoi il est essentiel qu’un médecin, de préférence psychiatre s’en charge.

1/ Formes cliniques

Il existe plusieurs formes différentes.
– Forme dissociative avec déréalisation ou dépersonnalisation récurrentes ou persistantes.
– Forme subsyndromique.
– Expression retardée 6 mois ou plus après l’évènement,  avec réactivation ou aggravation d’une forme subsyndromique.

2/ Diagnostic différentiel

  1. Trouble stress aigu ou état de stress post-traumatique : symptômes identiques au TSPT survenant peu de temps après un traumatisme. Sa durée n’excède pas 1 mois. La symptomatologie dissociative et les antécédents psychiatriques ou traumatiques sont un facteur de risque d’évolution vers un TSPT. C’est l’un des troubles les plus fréquents consécutifs aux violences conjugales (Campbell, 2002 ; Dutton et al., 2006).
  2. Trouble de l’adaptation: il n’y a ni syndrome de reviviscence ni d’évitement.
  3. TOC
  4. Troubles anxieux:

(1) Campbell, J. C. (2002). Health consequences of intimate partner violence. Violence Against   Women II, 359, 1331-1336.

(2) Dutton, M. A., Green, B. L., Kaltman, S. I., Roesch, D. M, Zeffiro, T. A., & Krause, E. D. (2006). Intimate partner violence, PTSD, and adverse health out comes. Journal of Interpersonal Violence, 21(7), 955-968.

Comorbidités psychiatriques du PTSD

Les plus fréquentes sont:

 

Evolution du PTSD

Elle est favorable dans 50% des cas. Dans les formes non résolutives, la chronicisation fréquente.

Le risque suicidaire est très élevé dans le PTSD et ce, indépendamment de toute complication dépressive.

 

Traitements du PTSD

Les traitements à recommander dans le PTSD sont avant tout certaines psychothérapies ayant prouvé leur efficacité .

1/ Psychothérapies

  • la Thérapie cognitive et Comportementale (TCC) et l’EMDR ont prouvé leur efficacité dans le traitement du PTSD ou TSPT. La TCC notamment est le gold standard. Ces deux approches utilisent des techniques d’exposition au souvenir traumatique.
  • la Thérapie Interpersonnelle (Althobaiti et al. 2020) est également très prometteuse. Contrairement aux deux précédentes, il s’agit d’une thérapie sans exposition, visant à reconstituer un environnement sécure autour du patient. Ainsi les arguments en faveur de la TIP tiennent à son adaptabilité au TSPT (avec une approche en aigu, chronique, individuel & en groupe) et une action simultanée sur la dépression éventuellement associée. Le Departement of Veterans Affairs, Departement of Defense (USA, 2017) recommande la TIP comme une des rares psychothérapies sans exposition dans le traitement du TSPT. Les études laissent penser que la TIP montrerait une efficacité particulière sur les patients souffrant de psychotraumatisme d’origine sexuelle et chez les militaires/vétérans. Dans les TSPT sévères, les patients arrêtent moins souvent la prise en charge.

2/ Médicaments

Il faut éviter les benzodiazépines (J Psychiatr Pract. 2015 Jul;21(4):281-303. Benzodiazepines for PTSD: A Systematic Review and Meta-Analysis. Guina J1, Rossetter SR, DeRHODES BJ, Nahhas RW, Welton RS.)

Le médecin / psychiatre prescrira des antidépresseurs en cas de formes chroniques ou sévères.

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Fait à Paris 16 par un psychiatre et un psychologue.

Image par F. Muhammad