Syndrome de stress post-traumatique (PTSD)
Le Syndrome de stress post-traumatique (PTSD) ou trouble stress post-traumatique (TSPT) est très fréquent. Découvrez ses signes et comment on le soigne. Le traitement repose avant tout sur la psychothérapie.
L’essentiel:
- Le diagnostic doit être posé par un médecin / psychiatre afin d’organiser la stratégie thérapeutique.
- La Thérapie cognitive et Comportementale (TCC) et l’EMDR sont à privilégier dans le traitement du PTSD ou TSPT.
- La Thérapie Interpersonnelle est également très prometteuse.
Le syndrome de stress post-traumatique (PTSD) ou trouble stress post-traumatique (TSPT) est un trouble anxieux assez fréquent mais souvent sous-diagnostiqué. En effet, les personnes qui en souffrent ne sont pas toujours conscients de leurs symptômes. Il arrive aussi qu’un individu qui a vécu un psychotraumatisme important, rationalise les symptômes du syndrome de stress post-traumatique (PTSD) en les attribuant à tort à une réaction normale qui arriverait à tout le monde ayant vécu un tel événement. Par ailleurs, des syndromes de stress post-traumatiques surviennent parfois à la suite d’événements qui ne sont pas toujours spectaculaires. Le traumatisme n’étant pas porté clairement à la connaissance de la personne, il ne s’attend pas à vivre un syndrome de stress post-traumatique.
Congrès Français de Thérapie Interpersonnelle
Cette année, le Congrès Français de Thérapie Interpersonnelle s’est tenu le samedi 21 septembre 2024, à Paris sur le thème : « Psychotraumatisme ».
Notion d’exposition au psychotraumatisme
- d’une position de victime
- témoin direct
- annonce concernant un proche
- d’exposition répétée.
Réponse sociétale
La réponse sociétale en France est loin d’être satisfaisante. Tout d’abord, les victimes rapportent régulièrement une difficulté à porter plainte et trouver de l’aide.
De plus, les peines prononcées sont critiquables. Ainsi, la mesure de réparation pénale directe pose question:
- elle force la victime à revoir son agresseur
- elle concentre encore de l’attention de la victime à son agresseur et à l’agression subie
- cette mesure peut véhiculer le message qu’avec des excuses, « on est quitte ». Comme si les excuses rachetaient le préjudice
- le terme est trompeur, car en aucune façon il n’y a « réparation » du préjudice infligé
- cette mesure enjoint la victime à pardonner, alors que la victime a parfaitement le droit de ne pas pardonner ce qui lui semble intolérable
- elle plonge la victime dans le dilemme: dois-je pardonner? ou puis-je ne pas pardonner, mais si c’est le cas, suis-je une mauvaise personne?
Facteurs de risque d’évolution vers un PTSD / TSPT
Reconnaître un PTSD / TSPT
Le diagnostic sera posé par un médecin / psychiatre. Il comprend plusieurs syndromes apparaissant au moins 1 mois après le traumatisme. Outre l’angoisse, on observe plusieurs syndromes.
1. Le syndrome de répétition
– reviviscences: le patient revit involontairement, de manière obsédante et répétitive des éléments du traumatisme. Les éléments sont généralement d’ordre sensoriel. La détresse émotionnelle est intense. Elles peuvent prendre la forme de cauchemars. L’anxiété est également majeure pendant les reviviscences.
– réactions dissociatives : Il s’agit de flash-backs. Le patient ressent et agit comme si l’évènement se reproduisait. Elles d’accompagnent d’une déréalisation et d’une dépersonnalisation, avec une perte de contact avec la réalité présente.
Quand la personne n’a pas assisté directement à l’événement traumatisant, il est possible que le syndrome de répétition porte sur des éléments qui n’ont pas été réellement vécus mais font référence à la façon dont le patient imagine le déroulement de l’événement. C’est par exemple le cas du décès d’un proche dans un accident de voiture, auquel on n’a pas assisté. Le patient souffrant de TPST peut imaginer l’accident, le craquement de la tôle etc…
2. Le syndrome d’évitement
L’appréhension conduit le patient à éviter les stimuli ou les situations rappelant le traumatisme. Cet évitement concerne des personnes, des lieux, des situations. On peut aussi observer une sanctuarisation.
Les patients tentent aussi de chasser les souvenirs en évitant d’y penser ou d’en parler de manière détaillée. Ils peuvent aussi utiliser des périphrases ou des euphémismes. Cependant, à l’extrême, il peut exister une amnésie traumatique.
Ces évitements peuvent entraîner un retentissement fonctionnel majeur.
3. Hyperactivation neurovégétative
- Troubles du sommeil
- Irritabilité, impulsivité
- Hypervigilance: le patient scrute l’environnement pour détecter tout stimulus à interpréter comme une menace. La personne est en permanence sur le qui-vive, en alerte. On observe aussi des troubles attentionnels et mnésiques.
4. L’altération des cognitions et de l’humeur
Les distorsions cognitives sont constantes.
L’humeur est altérée avec outre l’anxiété, un fréquent sentiment de culpabilité. Dans le cas d’un viol, il existe un type de culpabilité particulière, rattachée à l’excitation qui survient parfois pendant l’agression. Ce phénomène appelé plaisir honteux par certains auteurs empêche souvent la victime de parler et à s’auto-culpabiliser.
Parfois, des troubles de l’humeur sont présents avec émoussement affectif, détachement et diminution des intérêts.
5. Exemple
Gilles, a vécu un grave accident de voiture. Il a assisté à la mort d’un ami proche. Depuis lors, il souffre de plusieurs symptômes : cauchemars récurrents au cours desquels il revit l’accident et la mort de son ami. Il évite tout ce qui lui rappelle l’accident, comme conduire ou même monter dans une voiture. Du reste, il se sent en permanence sur le qui-vive, constamment en état d’alerte, ce qui le rend irritable et craintif. Enfin, il ressent de façon persistante une grande détresse émotionnelle, une tristesse et un sentiment de culpabilité.
Diagnostic différentiel et difficultés diagnostiques
1/ Formes cliniques
2/ Diagnostic différentiel
- Trouble stress aigu ou état de stress post-traumatique : symptômes identiques au TSPT survenant peu de temps après un traumatisme. Sa durée n’excède pas 1 mois. La symptomatologie dissociative et les antécédents psychiatriques ou traumatiques sont un facteur de risque d’évolution vers un TSPT. C’est l’un des troubles les plus fréquents consécutifs aux violences conjugales (Campbell, 2002 ; Dutton et al., 2006).
- Trouble de l’adaptation: il n’y a ni syndrome de reviviscence ni d’évitement.
- TOC
- Troubles anxieux:
(1) Campbell, J. C. (2002). Health consequences of intimate partner violence. Violence Against Women II, 359, 1331-1336.
(2) Dutton, M. A., Green, B. L., Kaltman, S. I., Roesch, D. M, Zeffiro, T. A., & Krause, E. D. (2006). Intimate partner violence, PTSD, and adverse health out comes. Journal of Interpersonal Violence, 21(7), 955-968.
Comorbidités psychiatriques du PTSD
- épisode dépressif caractérisé (honte et culpabilité, baisse de la libido).
- troubles addictifs à but d’automédication
- autres troubles anxieux.
- Covid long
Evolution du PTSD
Elle est favorable dans 50% des cas. Dans les formes non résolutives, la chronicisation fréquente.
Le risque suicidaire est très élevé dans le PTSD et ce, indépendamment de toute complication dépressive.
Traitements du PTSD
Les traitements à recommander dans le PTSD sont avant tout certaines psychothérapies ayant prouvé leur efficacité .
1/ Psychothérapies
- la Thérapie cognitive et Comportementale (TCC) et l’EMDR ont prouvé leur efficacité dans le traitement du PTSD ou TSPT. La TCC notamment est le gold standard. Ces deux approches utilisent des techniques d’exposition au souvenir traumatique.
- la Thérapie Interpersonnelle (Althobaiti et al. 2020) est également très prometteuse. Contrairement aux deux précédentes, il s’agit d’une thérapie sans exposition, visant à reconstituer un environnement sécure autour du patient. Ainsi les arguments en faveur de la TIP tiennent à son adaptabilité au TSPT (avec une approche en aigu, chronique, individuel & en groupe) et une action simultanée sur la dépression éventuellement associée. Le Departement of Veterans Affairs, Departement of Defense (USA, 2017) recommande la TIP comme une des rares psychothérapies sans exposition dans le traitement du TSPT. Les études laissent penser que la TIP montrerait une efficacité particulière sur les patients souffrant de psychotraumatisme d’origine sexuelle et chez les militaires/vétérans. Dans les TSPT sévères, les patients arrêtent moins souvent la prise en charge.
2/ Médicaments
Il faut éviter les benzodiazépines (J Psychiatr Pract. 2015 Jul;21(4):281-303. Benzodiazepines for PTSD: A Systematic Review and Meta-Analysis. Guina J1, Rossetter SR, DeRHODES BJ, Nahhas RW, Welton RS.)
Le médecin / psychiatre prescrira des antidépresseurs en cas de formes chroniques ou sévères.
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9 rue Troyon, Paris; tél: 0609727094
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Fait à Paris 16 par un psychiatre et un psychologue.
Image par F. Muhammad
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