Burnout : comment le repérer?

Vous voulez en savoir plus sur le Burnout – Repérage et prise en charge? Vous êtes sur la bonne page! Vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour repérer le burnout. Cette page fait partie du grand dossier sur le burn-out et la souffrance au travail.

Rédacteur: Dr Nicolas Neveux, Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale (AFTCC) et en Thérapie Interpersonnelle (IFTIP),
mail: dr.neveux@gmail.com

Sources: Pratiquer la Thérapie Interpersonnelle (TIP), Dunod; Prendre en charge la dépression avec la thérapie interpersonnelle, Dunod.

L’essentiel:

• Peut être un symptôme de pathologies graves (troubles anxieux, dépression…)
• Un médecin/psychiatre doit faire le diagnostic et coordonner la prise en charge
• La TCC est le traitement indiqué en première intention

Autres pages du dossier sur le burnout

• Généralités
• Risques psycho-sociaux
• Souffrance au travail
• Modèles du burnout
• Comment repérer le burnout?
• Burnout : comment reconnaître ses signes ?
• Traitement du burnout
• TCC du burnout

Burnout – Repérage et prise en charge : diagnostic et différenciation

Le diagnostic de burnout doit être posé par un professionnel de santé (médecin généraliste, psychiatre, médecin du travail) après une évaluation clinique approfondie. Il est important de différencier le burnout d’autres troubles psychiques, notamment la dépression, les troubles anxieux ou les troubles de l’adaptation, car la prise en charge en dépend.

Différenciation avec la dépression

Bien que le burnout et la dépression partagent des symptômes communs (fatigue, troubles du sommeil, perte de motivation), le burnout est spécifiquement lié au contexte professionnel. La dépression, en revanche, peut survenir en dehors de tout lien avec le travail et s’accompagne souvent d’une perte de plaisir dans toutes les activités, d’une culpabilité excessive et d’idées noires.

Exemple clinique :
Julie, comptable, consulte pour un épuisement intense. Elle décrit une perte de plaisir dans son travail, mais aussi dans ses loisirs. Elle se sent coupable de ne pas « tenir le coup » et a des pensées suicidaires. Après évaluation, le diagnostic retenu est celui d’un épisode dépressif caractérisé, nécessitant une prise en charge spécifique (antidépresseurs et psychothérapie).

Outils d’évaluation

Plusieurs outils peuvent aider au repérage du burnout, comme le Maslach Burnout Inventory (MBI), qui évalue les trois dimensions du syndrome. Cependant, ces outils ne suffisent pas à poser un diagnostic et doivent être complétés par un entretien clinique.

Burnout : stratégies thérapeutiques de repérage

La prise en charge du burnout doit être multidimensionnelle : elle vise à traiter les symptômes, à restaurer l’équilibre psychique et à agir sur les facteurs de risque professionnels. Elle est toujours individualisée, en fonction des manifestations, des pathologies associées et de l’historique du patient.

1. Prise en charge médicale et psychologique

La première étape consiste à traiter les symptômes (troubles du sommeil, anxiété, dépression associée) et à proposer un soutien psychologique. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont souvent recommandées en première intention, car elles permettent de travailler sur les pensées dysfonctionnelles, les stratégies d’adaptation et la gestion du stress. Exemple clinique :
Pierre, cadre commercial, a été diagnostiqué avec un burnout. Son médecin lui a prescrit un arrêt de travail et l’a orienté vers un psychiatre pour une évaluation. Une TCC a été proposée, centrée sur la gestion du stress, la restructuration cognitive et la prévention de la rechute. Après trois mois, Pierre a retrouvé un sommeil de meilleure qualité et une capacité à fixer des limites au travail.

2. Aménagement du travail et retour progressif

La reprise du travail doit être préparée et accompagnée. Elle peut nécessiter des aménagements (réduction du temps de travail, changement de poste, soutien managérial). Le médecin du travail et l’équipe de santé au travail jouent un rôle clé dans cette phase. Exemple clinique :
Isabelle, aide-soignante, a bénéficié d’un arrêt de travail de quatre mois pour burnout. Son retour a été préparé avec le médecin du travail : elle a repris à temps partiel, avec un accompagnement par une psychologue du travail. Des réunions régulières avec sa hiérarchie ont permis d’ajuster sa charge de travail et de prévenir une rechute.

3. Prévention et actions sur l’organisation du travail

La prévention du burnout passe par une amélioration des conditions de travail : reconnaissance du travail accompli, équilibre entre vie professionnelle et vie privée, formation des managers à la détection des signes de souffrance, mise en place de dispositifs de soutien psychologique.

Burnout – Repérage : rôle des proches et de l’entourage

Les proches (famille, amis, collègues) ont un rôle important à jouer dans le repérage et le soutien des personnes en burnout. Ils peuvent repérer les changements de comportement (irritabilité, repli, perte d’intérêt) et encourager la consultation d’un professionnel. Exemple clinique :
Le mari de Caroline, enseignante, a remarqué qu’elle pleurait souvent le soir, qu’elle évitait les sorties et qu’elle parlait de son travail avec amertume. Il l’a encouragée à consulter son médecin traitant, ce qui a permis un diagnostic précoce et une prise en charge rapide.

Burnout – Repérage : ressources et orientations

En cas de suspicion de burnout, il est important de consulter un professionnel de santé (médecin généraliste, psychiatre, médecin du travail). Plusieurs ressources existent pour les patients et les professionnels :
– Recommandations de la HAS sur le burnout
– Plateforme d’information en psychiatrie
– Association Française de Thérapie Comportementale et Cognitive (AFTCC)

Conclusion :  une démarche globale

Le burnout est un trouble sérieux, mais une prise en charge précoce et adaptée permet une amélioration significative des symptômes et une reprise du travail dans de bonnes conditions. La clé réside dans le repérage des signes avant-coureurs, l’accès à des soins spécialisés et l’action sur les facteurs de risque professionnels. N’hésitez pas à consulter un professionnel de santé si vous ou un proche présentez des symptômes évocateurs.

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