L’addiction au sucre: reconnaître et gérer
Vous voulez en savoir plus sur l’addiction au sucre? Vous êtes sur la bonne page! Vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour identifier et savoir réagir face à l’addiction au sucre.
Rédacteur: Dr Nicolas Neveux, Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale (AFTCC) et en Thérapie Interpersonnelle (IFTIP),
mail: dr.neveux@gmail.com
Sources: Pratiquer la Thérapie Interpersonnelle (TIP), Dunod; Prendre en charge la dépression avec la thérapie interpersonnelle, Dunod.
L’essentiel:
- Peut être un symptôme de pathologies graves (troubles anxieux, troubles du comportement alimentaire, dépression…)
- Un médecin/psychiatre doit faire le diagnostic et coordonner la prise en charge
- La TCC est le traitement indiqué en première intention
- L’addiction au sucre peut entraîner des complications, notamment physiques.
Qu’est-ce que l’addiction au sucre ?
L’addiction au sucre désigne une dépendance comportementale et physiologique aux aliments sucrés, caractérisée par une perte de contrôle de la consommation, une recherche compulsive de sucre. De plus, ce comportement persiste malgré des conséquences négatives sur la santé. Contrairement à une simple préférence pour le goût sucré, l’addiction au sucre s’apparente aux mécanismes des addictions aux substances psychoactives, comme l’alcool ou la cocaïne, en activant les mêmes circuits cérébraux de la récompense et en provoquant des symptômes de sevrage en cas d’arrêt brutal.
Exemple clinique
Sophie, 34 ans, consulte pour une prise de poids de 15 kg en deux ans. Elle décrit des épisodes de consommation incontrôlée de tablettes de chocolat, parfois jusqu’à trois par jour, malgré des tentatives répétées d’arrêt. Elle rapporte des tremblements, de l’irritabilité et une anxiété intense lorsqu’elle essaie de réduire sa consommation, des symptômes comparables à ceux d’un sevrage nicotinique. —
Mécanismes neurobiologiques : comment le sucre rend-il accro ?
La consommation de sucre active le circuit de la récompense du cerveau, notamment via la libération de dopamine, un neurotransmetteur associé au plaisir et à la motivation. Des études en neuro-imagerie montrent que les aliments très sucrés peuvent stimuler ce circuit jusqu’à 200% de son niveau normal, créant une sensation de bien-être immédiat et incitant à répéter le comportement. Chez les animaux, des expériences ont démontré que le sucre peut être plus attractif que la cocaïne : des rats habitués à choisir entre une solution sucrée et de la cocaïne optent à 94% pour le sucre, même s’ils sont déjà dépendants à la drogue. Ces résultats suggèrent un potentiel addictif élevé, bien que les mécanismes diffèrent selon les espèces et les contextes. Exemple clinique : Marc, 45 ans, ancien fumeur, a remplacé sa dépendance à la nicotine par une consommation excessive de sodas et de bonbons. Il décrit une « envie irrésistible » de sucre en fin de journée, qu’il associe à un besoin de réconfort après le travail. Les examens montrent une activation anormale de son circuit de récompense, similaire à celle observée chez les patients dépendants à l’alcool. —
Addiction au sucre : mythe ou réalité scientifique ?
Le débat persiste dans la communauté scientifique : peut-on vraiment parler d’addiction au sucre chez l’humain, ou s’agit-il d’une addiction comportementale, liée à des habitudes alimentaires et à des facteurs psychologiques ? Les études chez l’animal sont unanimes : le sucre provoque des comportements de dépendance (recherche compulsive, tolérance, sevrage). Chez l’humain, les preuves sont plus nuancées. Certains chercheurs estiment que 5 à 10% de la population présente des comportements addictifs envers les aliments sucrés, notamment ceux riches en sucres ajoutés. D’autres soulignent que le sucre, contrairement aux drogues, est une substance nutritive essentielle, ce qui rend la notion d’addiction plus complexe à définir. Exemple clinique : Emma, 28 ans, étudiante, consomme quotidiennement des boissons énergisantes et des barres chocolatées pour « tenir le coup ». Elle a développé une tolérance : là où une canette suffisait, elle en boit maintenant trois par jour. Lorsqu’elle essaie d’arrêter, elle ressent une fatigue intense et des maux de tête, comparables à un syndrome de manque. —
Conséquences de l’addiction au sucre sur la santé
Une consommation excessive de sucre est associée à de nombreux risques pour la santé :
– Obésité et diabète de type 2 : le sucre favorise la prise de poids et la résistance à l’insuline.
– Maladies cardiovasculaires : augmentation du risque d’hypertension et d’infarctus.
– Troubles psychologiques : anxiété, dépression, fatigue chronique.
– Dépendance et sevrage : irritabilité, tremblements, cravings (envies irrésistibles). Exemple clinique : Thomas, 50 ans, diabétique, a vu son état s’aggraver après des années de consommation excessive de pâtisseries industrielles. Malgré les avertissements de son médecin, il peine à réduire sa consommation, décrivant une « sensation de vide » lorsqu’il essaie de s’en passer. —
Diagnostic et prise en charge de l’addiction au sucre
Le diagnostic repose sur une évaluation clinique détaillée : entretien sur les habitudes alimentaires, recherche de signes de dépendance (perte de contrôle, cravings, symptômes de sevrage), et évaluation des conséquences sur la santé physique et mentale. Prise en charge recommandée :
– Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : pour identifier et modifier les pensées et comportements liés à la consommation de sucre.
– Accompagnement nutritionnel : rééquilibrage alimentaire, préférence pour les sucres naturels, gestion des fringales.
– Activité physique : réduit les envies de sucre et améliore la sensibilité à l’insuline.
– Thérapies complémentaires : hypnose, méditation, gestion du stress. Exemple clinique : Clara, 30 ans, a suivi un programme combinant TCC et suivi diététique. En trois mois, elle a réduit sa consommation de sucre de 70%, retrouvé un sommeil de qualité et une meilleure concentration. Elle utilise désormais la méditation pour gérer ses envies compulsives. —
Prévention et conseils pratiques
Pour prévenir ou réduire une addiction au sucre :
– Lire les étiquettes : éviter les aliments transformés riches en sucres ajoutés.
– Privilégier les sucres naturels : fruits, miel, sirop d’érable.
– Éviter les grignotages sucrés : stabiliser la glycémie avec des repas équilibrés.
– Gérer le stress et les émotions : activités relaxantes, sport, thérapie si nécessaire. —
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— Conclusion : L’addiction au sucre est un phénomène complexe, à la croisée de la neurobiologie, de la psychologie et des habitudes alimentaires. Si sa réalité clinique est désormais reconnue, sa prise en charge nécessite une approche globale, combinant accompagnement médical, nutritionnel et psychologique. Vous pensez être concerné ? N’hésitez pas à consulter un professionnel pour un bilan personnalisé. —
Références scientifiques :
– [0] Addictions France, 2025
– [3] RNPC, 2025
– [8] ECHOSCIENCES, 2025
– [12] Gastronoome, 2025
– [18] LaNutrition.fr, 2022
– [20] Livi, 2025
– [32] RNPC, 2025
– [34] Addictions France, 2025
– [35] Qare, 2024
– [37] INC, 2024
– [41] LaNutrition.fr, 2017
– [43] Liberlo, 2025
– [48] Livi, 2025 —
Question pour aller plus loin : Et vous, avez-vous déjà ressenti une perte de contrôle face à des aliments sucrés ? Quelles stratégies avez-vous mises en place pour réduire votre consommation ? Partagez votre expérience en commentaire.
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