Baisse de libido: reconnaître et gérer
Vous voulez en savoir plus sur le manque de désir sexuel? Vous êtes sur la bonne page! Vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour identifier et savoir réagir face à une baisse de libido.
Rédacteur: Dr Nicolas Neveux, Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale ([AFTCC](http://www.aftcc.org/contacts)) et en Thérapie Interpersonnelle ([IFTIP](https://www.iftip.fr/)), mail: dr.neveux@gmail.com
Sources:
Pratiquer la Thérapie Interpersonnelle (TIP), Dunod;
Prendre en charge la dépression avec la thérapie interpersonnelle, Dunod.
L’essentiel:
- Peut être un symptôme de pathologies graves (troubles anxieux, dépression…)
- Un médecin/psychiatre doit faire le diagnostic et coordonner la prise en charge
- La TCC ou la TIP sont le traitement indiqué en première intention
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Qu’est-ce que la baisse de libido ?
La baisse de libido, ou diminution du désir sexuel, se caractérise par un intérêt réduit pour l’activité sexuelle, une baisse de la fréquence des pensées ou des fantasmes érotiques, et une diminution de l’initiative ou de la réactivité aux stimuli sexuels. Ce trouble peut toucher aussi bien les hommes que les femmes, à tout âge, et ses causes sont multiples : physiques, psychologiques, relationnelles ou environnementales.
Chez l’homme, la libido est souvent liée au taux de testostérone, qui diminue naturellement avec l’âge. Chez la femme, les fluctuations hormonales (grossesse, ménopause, cycle menstruel) jouent un rôle majeur. Cependant, la libido ne dépend pas uniquement des hormones : le stress, la fatigue, les troubles de l’humeur, les médicaments, ou encore la qualité de la relation de couple sont des facteurs déterminants.
Exemple clinique : Un homme de 45 ans, cadre supérieur, consulte pour une baisse de désir depuis 6 mois. Il rapporte une fatigue chronique, des difficultés à se concentrer, et une irritabilité accrue. Le bilan révèle un taux de testostérone bas et un syndrome dépressif léger. Après ajustement de son hygiène de vie et initiation d’une thérapie cognitivo-comportementale, son désir sexuel s’améliore progressivement.
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Épidémiologie : qui est concerné par la baisse de libido ?
# Chez l’homme
La baisse de libido est un phénomène fréquent, mais souvent sous-estimé. Environ 20 à 30% des hommes remarquent une diminution de leur désir sexuel à partir de 50 ans, en lien avec la baisse progressive de la testostérone (1% par an après 30 ans). Cependant, ce trouble peut survenir à tout âge, notamment en cas de stress, dépression, ou prise de certains médicaments.
– 20-30 ans : Le désir est généralement élevé, mais le stress (études, début de carrière, anxiété de performance) peut déjà impacter la libido.
– 30-50 ans : La fréquence des rapports diminue légèrement, souvent en raison des responsabilités familiales et professionnelles.
– Après 50 ans : La baisse de testostérone et l’apparition de maladies chroniques (diabète, hypertension) accentuent le risque de troubles du désir.
# Chez la femme
Les troubles du désir sexuel sont encore plus fréquents chez les femmes, avec une prévalence estimée entre 11 et 33% avant la ménopause, et jusqu’à 53% après la ménopause. Les causes sont souvent multifactorielles : changements hormonaux, fatigue, stress, antécédents de traumatismes, ou encore qualité de la relation avec le partenaire.
Exemple clinique : Une femme de 52 ans, ménopausée depuis 2 ans, décrit une perte totale de désir, associée à des bouffées de chaleur et une irritabilité marquée. Le bilan hormonal confirme une carence en œstrogènes. Une thérapie hormonale substitutive, associée à une thérapie de couple, permet une amélioration significative de sa libido.
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Causes médicales et psychologiques de la baisse de libido
# Causes médicales
– Troubles hormonaux : Baisse de testostérone (homme), ménopause, grossesse, allaitement, troubles thyroïdiens.
– Maladies chroniques : Diabète, hypertension, obésité, maladies cardiovasculaires, dépression, anxiété.
– Médicaments : Antidépresseurs (ISRS), antipsychotiques, antihypertenseurs, corticoïdes, chimiothérapies.
– Douleurs ou inconforts : Dyspareunie (douleurs lors des rapports), troubles de l’érection, infections urinaires ou gynécologiques.
# Causes psychologiques
– Stress et anxiété : Le cortisol, hormone du stress, inhibe la production de testostérone et d’œstrogènes, réduisant ainsi le désir.
– Dépression : Environ 70% des personnes dépressives présentent une baisse de libido, en lien avec la fatigue, l’anhédonie (incapacité à ressentir du plaisir), et la baisse d’estime de soi.
– Problèmes relationnels : Conflits, routine, manque de communication, infidélité, ou déséquilibre des désirs dans le couple.
– Traumatismes : Antécédents d’abus sexuels, éducation restrictive, croyances négatives sur la sexualité.
Exemple clinique : Une patiente de 35 ans, en burn-out professionnel, rapporte une absence totale de désir depuis 1 an. Elle décrit une fatigue intense, des pleurs fréquents, et un sentiment d’inutilité. Le diagnostic de dépression majeure est posé. Après 3 mois de thérapie et d’antidépresseurs adaptés, son désir sexuel réapparaît progressivement.
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Diagnostic et prise en charge
# Quand consulter ?
Il est recommandé de consulter un médecin ou un sexologue lorsque la baisse de libido :
– Persiste plus de 6 semaines
– Est source de souffrance ou de tensions dans le couple
– S’accompagne d’autres symptômes (fatigue, troubles de l’humeur, douleurs, troubles de l’érection)
# Bilan initial
– Examen clinique : Recherche de maladies chroniques, bilan hormonal (testostérone, œstrogènes, prolactine, TSH).
– Évaluation psychologique : Recherche de dépression, anxiété, stress, traumatismes, problèmes relationnels.
– Revue des médicaments : Certains traitements peuvent être ajustés ou remplacés.
# Prise en charge
– Traitements médicaux : Thérapie hormonale substitutive (testostérone, œstrogènes), adaptation des médicaments, traitement des maladies sous-jacentes.
– Thérapies psychologiques : Thérapie cognitivo-comportementale (TCC), thérapie de couple, sexothérapie.
– Hygiène de vie : Alimentation équilibrée, activité physique régulière, gestion du stress (méditation, relaxation), sommeil de qualité.
Exemple clinique : Un couple de quadragénaires consulte pour un écart de libido. Lui souffre de diabète mal équilibré et prend des antidépresseurs ; elle traverse une période de stress professionnel. Le médecin propose un ajustement du traitement du diabète, une thérapie de couple, et des séances de relaxation. Après 6 mois, leur vie sexuelle s’améliore notablement.
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Solutions naturelles et prévention
– Alimentation : Privilégier les aliments riches en zinc (huîtres, noix), en oméga-3 (poissons gras), en magnésium (chocolat noir, légumes verts), et en vitamines B (céréales complètes).
– Plantes et compléments : Ginseng, maca, ashwagandha, tribulus terrestris (effets modestes, à discuter avec un professionnel).
– Activité physique : Le sport stimule la production d’endorphines et améliore l’image de soi.
– Communication : Parler ouvertement de ses besoins et attentes avec son/sa partenaire, explorer de nouvelles formes d’intimité.
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Impact sur la qualité de vie et le couple
Une baisse de libido prolongée peut entraîner :
– Une détérioration de la relation de couple (frustration, sentiment de rejet, infidélité).
– Une baisse de l’estime de soi et de la confiance en soi.
– Un isolement social et une dépression.
Exemple clinique : Un homme de 60 ans, en andropause, évite tout contact physique avec sa femme par peur de l’échec. Cela crée une distance affective et une incompréhension mutuelle. Une prise en charge globale (traitement hormonal, thérapie de couple) permet de restaurer la communication et l’intimité.
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Conclusion : que faire en cas de baisse de libido ?
La baisse de libido est un trouble fréquent, mais rarement une fatalité. Une prise en charge personnalisée, combinant évaluation médicale, soutien psychologique et ajustements du mode de vie, permet dans la majorité des cas de retrouver un désir sexuel épanoui.
Ne restez pas seul(e) avec votre souffrance : Parlez-en à votre médecin, à un sexologue, ou à votre partenaire. Des solutions existent, adaptées à chaque situation.
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Venir au cabinet
Dr Neveux Nicolas, 9 rue Troyon, Paris; tél: 0609727094
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Fait à Paris 16 par un psychiatre et un psychologue.
Auteur
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