Difficulté à prendre des décisions: reconnaître et gérer

Vous voulez en savoir plus sur la difficulté à prendre des décisions? Vous êtes sur la bonne page! Vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour identifier et savoir réagir face à la difficulté à prendre des décisions.

Rédacteur « difficulté à prendre des décisions »: Dr Nicolas Neveux, Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale (AFTCC) et en Thérapie Interpersonnelle (IFTIP), mail: dr.neveux@gmail.com; prendre rendez-vous

Sources: L’hypersensibilité chez l’adulte, Mardaga; Pratiquer la Thérapie Interpersonnelle (TIP), Dunod; Prendre en charge la dépression avec la thérapie interpersonnelle, Dunod.

L’essentiel:

• Peut être un symptôme de pathologies graves (troubles anxieux, dépression…).
• Un médecin/psychiatre doit faire le diagnostic et coordonner la prise en charge.
• La TCC est le traitement indiqué en première intention.

Qu’est-ce que la difficulté à prendre des décisions ?

La difficulté à prendre des décisions, aussi appelée décidophobie ou paralysie décisionnelle, se manifeste par une incapacité à choisir entre plusieurs options, même lorsque celles-ci sont simples ou peu impactantes. Ce trouble peut concerner des décisions quotidiennes (que manger, quelle tenue porter) comme des choix plus importants (orientation professionnelle, relations affectives, projets de vie). Selon une étude récente, 58 % des Français déclarent souffrir d’une « paralysie de l’analyse » dans des situations de choix, notamment lors de la planification de vacances ou d’activités de loisirs. Chaque jour, notre cerveau est sollicité pour environ 6 000 décisions, plus ou moins conscientes. Certaines personnes, en raison de traits de personnalité ou de troubles psychiatriques, éprouvent une angoisse disproportionnée face à ces choix, les conduisant à l’évitement ou à la procrastination. Cette difficulté peut être liée à la peur de l’échec, à la crainte du regret, ou à une surestimation des conséquences négatives potentielles.

Exemple clinique : le cas de Marie

Marie, 32 ans, consulte pour une impossibilité à choisir entre deux offres d’emploi. Malgré des mois de réflexion, elle reste bloquée, craignant de faire « le mauvais choix ». Elle passe ses journées à comparer les avantages et inconvénients de chaque poste, sans parvenir à trancher. Ce comportement s’accompagne de ruminations incessantes et d’une anxiété de performance intense. Son psychiatre identifie un trouble anxieux généralisé (TAG), pour lequel une prise en charge en TCC est proposée. —

Causes et mécanismes de la difficulté à prendre des décisions

Plusieurs facteurs, biologiques, psychologiques et environnementaux, expliquent cette difficulté. Sur le plan neurobiologique, des études montrent que les personnes souffrant de troubles comme le TDAH, le TOC, ou le trouble borderline présentent des altérations dans les circuits cérébraux impliqués dans la prise de décision, notamment le cortex préfrontal et les ganglions de la base. Les biais cognitifs jouent également un rôle majeur : la peur de manquer une meilleure option (FOBO, Fear Of Better Options), la surestimation des risques, ou la difficulté à tolérer l’incertitude sont autant de mécanismes qui paralysent le processus décisionnel.

Exemple clinique : le cas de Thomas

Thomas, 25 ans, étudiant en master, consulte pour une incapacité à choisir son sujet de mémoire. Il passe des heures à chercher « le sujet parfait », craignant que son choix ne limite ses opportunités futures. Son thérapeute identifie un TDAH associé à une personnalité perfectionniste, expliquant sa tendance à la procrastination et à l’évitement des décisions. —

Difficulté à prendre des décisions et troubles psychiatriques associés

La difficulté à prendre des décisions peut être un symptôme central ou associé à plusieurs troubles psychiatriques : – Trouble obsessionnel compulsif (TOC) : Les personnes atteintes de TOC peuvent passer des heures à peser le pour et le contre, incapables de trancher en raison de doutes obsessionnels.
– Trouble anxieux généralisé (TAG) : L’anxiété excessive et les ruminations rendent la prise de décision particulièrement éprouvante.
– Trouble de la personnalité évitante : La peur du jugement et du rejet pousse ces personnes à éviter toute décision susceptible de les exposer.
– Trouble borderline : L’instabilité émotionnelle et la peur de l’abandon compliquent la prise de décision, souvent impulsive ou évitée.
– TDAH : L’impulsivité et les difficultés de concentration rendent la prise de décision chaotique ou reportée.

Exemple clinique : le cas de Sophie

Sophie, 40 ans, souffre d’un trouble borderline. Elle alterne entre des décisions impulsives (déménagements, ruptures) et des périodes de paralysie totale, incapables de choisir un restaurant ou une activité. Son psychiatre travaille avec elle sur la régulation émotionnelle et la tolérance à l’incertitude, via une TCC adaptée. —

Conséquences de la difficulté à prendre des décisions

Les répercussions sont multiples : stress chronique, sentiment d’échec, isolement social, et parfois dépression. Sur le plan professionnel, cette difficulté peut entraîner une stagnation de carrière, des conflits avec les collègues, ou un épuisement professionnel. Dans la vie personnelle, elle peut nuire aux relations, générer des tensions familiales, ou limiter l’épanouissement.

Exemple clinique : le cas de Julien

Julien, 35 ans, cadre commercial, consulte pour un burn-out. Il décrit une incapacité à prioriser ses tâches, passant des heures à hésiter entre deux dossiers, ce qui retarde ses projets et génère un stress intense. Son thérapeute identifie une anxiété de performance et une personnalité évitante, et propose une prise en charge combinant TCC et gestion du stress. —

Prise en charge et solutions

La thérapie cognitive et comportementale (TCC) est la prise en charge de référence. Elle permet d’identifier les pensées dysfonctionnelles, de travailler sur la tolérance à l’incertitude, et d’apprendre des stratégies de résolution de problèmes. Dans certains cas, un traitement médicamenteux (antidépresseurs, anxiolytiques) peut être proposé en complément, notamment en cas de TAG ou de dépression associée.

Exemple clinique : le cas d’Élodie

Élodie, 28 ans, souffre de TOC et de ruminations décisionnelles. Elle consulte après avoir passé trois mois à hésiter sur l’achat d’un appartement. Sa TCC inclut des exercices d’exposition progressive aux choix, une restructuration cognitive, et un travail sur l’acceptation de l’imperfection. —

Conseils pratiques pour mieux décider

– Limiter le nombre d’options : Réduire les choix possibles diminue l’angoisse.
– Fixer un délai : Se donner un temps maximal pour décider évite la procrastination.
– Accepter l’imperfection : Aucune décision n’est parfaite, mais l’inaction a toujours un coût.
– S’appuyer sur ses valeurs : Choisir en fonction de ce qui est important pour soi, plutôt que par peur ou évitement.
– Demander de l’aide : Un proche ou un professionnel peut aider à clarifier les enjeux. —

Quand consulter ?

Il est recommandé de consulter un psychiatre ou un psychologue lorsque la difficulté à prendre des décisions :
– Persiste malgré des efforts personnels.
– Génère une souffrance importante ou un handicap dans la vie quotidienne.
– S’accompagne d’autres symptômes (anxiété, dépression, idées obsédantes, instabilité émotionnelle). —

Venir au cabinet à Paris

Dr Neveux Nicolas, psychiatre TCC et TIP, 9 rue Troyon, Paris; tél: 0609727094

• Métro: Station Charles de Gaulle Etoile (ligne 6 depuis Paris 7-14-15-16; ligne 2 depuis Paris 17; ligne 1 depuis Paris 1-2-8, Neuilly sur Seine, La Défense, Nanterre).
• RER: Station Charles de Gaulle Etoile (RER A depuis La Défense, Nanterre, Paris 8, Paris 1-4-11, Rueil, Maisons Laffitte, Le Vésinet etc…).
• Bus: Station Charles de Gaulle Etoile (lignes 22-30-52 depuis Paris 75016; ligne 92 depuis Paris 75007, 75014, 75015; lignes 30-31-92-93 depuis Paris 75017; ligne 73 depuis Neuilly sur Seine; lignes 22-52-73 depuis Paris 8; ligne 92 depuis Levallois).