Qu’est-ce qu’un sexologue ?

Vous voulez en savoir plus sur le rôle d’une sexologue? Vous êtes sur la bonne page!

Rédacteur « sexologue »: Dr Nicolas Neveux, Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale (AFTCC) et en Thérapie Interpersonnelle (IFTIP),
mail: dr.neveux@gmail.com

L’essentiel:

• Le sexologue est un professionnel spécialisé dans la santé sexuelle, capable d’évaluer et de traiter les troubles sexuels et relationnels
• Il peut être médecin, psychologue ou professionnel paramédical ayant suivi une formation spécifique en sexologie
• La prise en charge est globale : physique, psychologique, relationnelle et éducative
• Les troubles sexuels sont fréquents et souvent sous-diagnostiqués, d’où l’importance de la prévention et de l’éducation

Qu’est-ce qu’un sexologue ? Définition et rôle

Le sexologue est un professionnel de la santé spécialisé dans l’étude, la prévention, l’évaluation et le traitement des troubles liés à la sexualité humaine. Son champ d’intervention est large : il peut s’agir de dysfonctions sexuelles (troubles de l’érection, vaginisme, éjaculation précoce, etc.), de difficultés relationnelles, de traumatismes, de dépendances, ou encore de questions d’estime de soi et de communication au sein du couple. Le sexologue intervient aussi bien auprès d’individus que de couples, et parfois de familles ou de groupes, selon les besoins et les contextes cliniques.

Contrairement à une idée reçue, le sexologue n’est pas uniquement un thérapeute : il joue également un rôle clé dans l’éducation et la prévention. Il informe ses patients sur les maladies sexuellement transmissibles, la contraception, la fertilité, et les aide à adopter des comportements sexuels sains et épanouissants. Son approche est donc à la fois curative, préventive et éducative.

Exemple clinique : Prise en charge d’un trouble de l’érection

Monsieur L., 52 ans, consulte pour des troubles de l’érection apparus progressivement depuis deux ans. Après un bilan médical complet (dosage hormonal, bilan cardiovasculaire), aucun trouble organique n’est identifié. Le sexologue découvre, lors des entretiens, une anxiété de performance importante, liée à des échecs répétés et à une peur de décevoir sa partenaire. Une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est mise en place, combinée à des exercices de relaxation et à une psychoéducation sur la réponse sexuelle masculine. Après six mois, Monsieur L. retrouve une sexualité épanouie et une meilleure estime de soi:refs[10-20,30].

 

Formation et compétences du sexologue

Pour exercer, le sexologue doit avoir suivi une formation spécifique en sexologie, généralement sous la forme d’un Diplôme Inter-Universitaire (DIU) ou d’une maîtrise en sexologie clinique. En France, le titre de sexologue n’est pas réglementé, ce qui signifie que n’importe qui peut s’autoproclamer sexologue. Il est donc crucial de vérifier la formation et l’expérience du professionnel avant de le consulter.

Les sexologues peuvent avoir des parcours variés :
– Médecins sexologues : généralistes, gynécologues, urologues ou psychiatres ayant suivi une spécialisation en sexologie. Ils sont habilités à prescrire des examens et des médicaments.
– Psychologues sexologues : titulaires d’un diplôme en psychologie et d’une formation complémentaire en sexologie. Leur approche est davantage centrée sur les aspects psychologiques et relationnels.
– Sexologues cliniciens : professionnels paramédicaux (infirmiers, kinésithérapeutes, etc.) ou travailleurs sociaux ayant acquis une compétence en sexologie via un DIU ou une formation universitaire.

Comment choisir?

Avant tout, il faut consulter un médecin parce que les problèmes sexuels possèdent des causes très diverses. Il est indispensable de poser le diagnostic qui sous-tend les problèmes sexuels. Et cela, seul un médecin est en droit de le faire en France.

Dans la pratique nous vous recommandons de consulter un sexologue qui possède des compétences en psychopathologie. Par conséquent, privilégiez un sexologue qui soit avant tout psychiatre ou psychologue.

Exemple clinique : Accompagnement d’un couple après un cancer du sein

Madame T., 45 ans, a subi une mastectomie et une chimiothérapie pour un cancer du sein. Elle et son conjoint consultent un sexologue pour des difficultés relationnelles et une baisse de désir. Le sexologue, en collaboration avec l’oncologue, propose une prise en charge globale : information sur les effets des traitements sur la libido, travail sur l’image corporelle, et exercices de réappropriation du plaisir. Le couple retrouve progressivement une intimité satisfaisante:refs[16-10,4].

Exemple clinique : Orientation vers le bon professionnel

Monsieur D., 35 ans, consulte pour une éjaculation précoce. Après un premier entretien, comme le patient n’a pas été examiné par un médecin, le sexologue oriente le patient vers un psychiatre pour évaluation. Une fois le trouble anxieux traité, le sexologue reprend la prise en charge pour travailler sur les aspects comportementaux et relationnels de l’éjaculation précoce.

 

Les troubles sexuels les plus fréquents en consultation

Les motifs de consultation chez le sexologue sont variés. Voici les troubles les plus fréquents, avec des chiffres récents :
– Troubles de l’érection : 30 à 40% des hommes de plus de 40 ans en souffrent, mais seulement 5% consultent un sexologue:refs[22-20,21].
– Éjaculation précoce : touche environ 20 à 30% des hommes, souvent liée à l’anxiété ou à des schémas relationnels dysfonctionnels:refs[24-25,32].
– Baisse de libido: concerne aussi bien les hommes que les femmes, souvent en lien avec le stress, la fatigue ou des déséquilibres hormonaux:refs[26-22,24].
– Vaginisme : contraction involontaire des muscles vaginaux, rendant la pénétration douloureuse ou impossible. Il touche 6 à 15% des femmes consultant en sexologie:refs[28-22].
– Dyspareunie (douleurs lors des rapports) : fréquente chez les femmes, souvent liée à des causes physiques (endometriose, infections) ou psychologiques (traumatismes, anxiété):refs[30-22].

Exemple clinique : Prise en charge d’un vaginisme

Madame S., 28 ans, consulte pour un vaginisme primaire : elle n’a jamais pu avoir de rapport sexuel avec pénétration. Le sexologue propose une approche pluridisciplinaire : travail corporel (exercices de relaxation du périnée), thérapie cognitivo-comportementale pour réduire l’anxiété, et accompagnement du couple pour améliorer la communication. Après un an, Madame S. parvient à avoir des rapports sans douleur:refs[32-22,30].

 

Méthodes et outils utilisés en sexologie

Les sexologues disposent d’un large éventail de méthodes, adaptées à chaque situation :

Méthode basée sur des approches validées

– Thérapies cognitivo-comportementales (TCC) : pour modifier les pensées et comportements négatifs liés à la sexualité.
– Thérapie de couple basée sur la thérapie interpersonnelle (TIP) : il faut savoir que beaucoup de problèmes sexuels sont avant tout la manifestation d’un problème de couple.

Méthode basée sur des approches non validées

– Approches psycho-corporelles : pour réapprendre à écouter son corps et ses sensations (exercices de sensate focus, relaxation).
– Éducation sexuelle : pour informer et prévenir les troubles, notamment chez les jeunes.
– Hypnose et techniques de visualisation : pour réduire l’anxiété et favoriser la détente.

Exemple clinique : Utilisation de la thérapie de couple

Monsieur et Madame P. consultent pour des conflits récurrents liés à une baisse de désir chez Madame. Le sexologue utilise des exercices de communication non violente et des jeux de rôle pour aider le couple à exprimer ses besoins et ses attentes. Après quelques mois, le couple retrouve une dynamique relationnelle et sexuelle satisfaisante:refs[44-15,33].

 

Rôle du sexologue dans la santé sexuelle et relationnelle

Le sexologue joue un rôle clé dans la promotion de la santé sexuelle, définie par l’OMS comme « un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social en relation avec la sexualité ». Son action s’inscrit dans une démarche globale, incluant la prévention, l’éducation, et le traitement des troubles.

En plus de la prise en charge individuelle ou en couple, le sexologue intervient dans des missions de santé publique : éducation à la sexualité dans les écoles, prévention des IST, accompagnement des personnes LGBTQIA+, etc. Son objectif est de favoriser une sexualité épanouie, respectueuse et sans danger pour tous.

Exemple clinique : Prévention chez les adolescents

Un sexologue intervient dans un lycée pour animer des ateliers sur la contraception, le consentement et la prévention des IST. Grâce à ces séances, plusieurs élèves osent ensuite consulter pour des questions personnelles, évitant ainsi des situations à risque.

 

Quand et pourquoi consulter un sexologue ?

Il est recommandé de consulter un sexologue dès qu’un trouble sexuel ou relationnel impacte la qualité de vie ou le bien-être. Voici quelques situations courantes :
– Difficultés à avoir ou maintenir une érection
– Éjaculation précoce ou retardée
– Douleurs lors des rapports (dyspareunie, vaginisme)
– Baisse ou absence de désir sexuel
– Difficultés relationnelles liées à la sexualité
– Questions sur l’identité de genre ou l’orientation sexuelle
– Besoin d’information ou d’éducation sexuelle.

Exemple clinique : Consultation pour une question d’identité

Mademoiselle R., 20 ans, consulte pour des interrogations sur son orientation sexuelle. Le sexologue l’accompagne dans une démarche d’exploration bienveillante, sans jugement, et l’oriente vers des associations spécialisées pour un soutien complémentaire.

 

Comment se déroule une consultation chez le sexologue ?

La première consultation commence généralement par un entretien approfondi, permettant au sexologue de comprendre le motif de la demande, l’histoire personnelle et relationnelle du patient, ainsi que ses attentes. Un bilan physique peut être proposé si nécessaire, notamment pour écarter une cause organique.

Le sexologue établit ensuite un plan de prise en charge personnalisé, qui peut inclure des séances individuelles, en couple, ou des exercices à réaliser à la maison. La durée de la thérapie varie selon la complexité du trouble et la motivation du patient.

Il arrive régulièrement que le suivi en sexologie nécessite la participation de tous les partenaires.

Un sexologue peut aussi intervenir auprès de mineurs, notamment dans une fonction d’éducation sexuelle.

Exemple clinique : Première consultation pour un trouble du désir

Madame B., 38 ans, consulte pour une baisse de désir depuis la naissance de son deuxième enfant. Le sexologue réalise une anamnèse complète, explorant les aspects physiques (fatigue, hormonal), psychologiques (stress, dépression post-partum) et relationnels (communication avec le conjoint). Un plan de suivi est proposé, combinant TCC, travail sur l’image corporelle et séances de couple.

 

Sexologue et remboursement : ce qu’il faut savoir

En France, le titre de sexologue n’étant pas réglementé, les consultations ne sont pas systématiquement remboursées par la Sécurité sociale. Cependant, si le sexologue est médecin ou psychologue, ses actes peuvent être pris en charge partiellement. Certaines mutuelles proposent des forfaits pour les consultations en sexologie:.

Il est conseillé de se renseigner auprès de sa mutuelle et de vérifier les qualifications du professionnel avant de commencer une thérapie.

 

Conclusion : Le sexologue, un allié pour une sexualité épanouie

Le sexologue est un professionnel essentiel pour aborder sans tabou les questions de sexualité et de relations. Que ce soit pour un trouble spécifique, une difficulté relationnelle ou un besoin d’information, consulter un sexologue permet de bénéficier d’un accompagnement personnalisé, respectueux et scientifiquement validé.

N’hésitez pas à franchir le pas : la santé sexuelle est un pilier du bien-être global, et le sexologue est là pour vous aider à la préserver ou à la retrouver.

 

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Dr Neveux Nicolas, 9 rue Troyon, Paris; tél: 0609727094

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