Emétophobie: reconnaître et gérer

Vous voulez en savoir plus sur l’émétophobie? Vous êtes sur la bonne page! Vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour identifier et savoir réagir face à l’émétophobie.

Rédacteur: Dr Nicolas Neveux,
Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale (AFTCC) et en
Thérapie Interpersonnelle (IFTIP),
mail: dr.neveux@gmail.com

Sources: Dr Jean Cottraux, Les thérapies comportementales et cognitives,

L’essentiel:

  • Peut être un symptôme de pathologies graves (troubles anxieux, dépression…)
  • Un médecin/psychiatre doit faire le diagnostic et coordonner la prise en charge
  • La TCC est le traitement indiqué en première intention

Qu’est-ce que l’émétophobie ? Définition et critères diagnostiques

L’émétophobie est une phobie spécifique caractérisée par une peur intense, persistante et irrationnelle de vomir, de voir ou d’entendre quelqu’un vomir, ou même de ressentir des nausées. Le terme provient du grec ancien emetos (vomissement) et phobos (peur). Contrairement à une simple aversion, l’émétophobie engendre une anxiété majeure, des comportements d’évitement et une détresse significative, pouvant aller jusqu’à l’isolement social ou la restriction alimentaire sévère. Selon les classifications internationales (DSM-5 et CIM-11), l’émétophobie est classée parmi les phobies spécifiques, sous-type « autre ». Le diagnostic repose sur :
– Une peur ou anxiété marquée, disproportionnée par rapport au danger réel.
– Une réaction immédiate (crise d’angoisse, pleurs, fuite) lors de l’exposition au stimulus.
– Un évitement actif des situations redoutées (ex. : refus de manger en public, de prendre les transports, de s’occuper d’enfants).
– Une durée des symptômes supérieure à 6 mois.
– Une altération significative du fonctionnement social, professionnel ou personnel. Exemple clinique :
Sophie, 28 ans, évite les repas en famille depuis qu’elle a vomi en public à 15 ans. Elle vérifie systématiquement la fraîcheur des aliments, mange très lentement et refuse toute invitation où de l’alcool pourrait être consommé. Elle a perdu 8 kg en un an et présente des crises d’angoisse dès qu’elle ressent une légère nausée.

Épidémiologie : qui est touché par l’émétophobie ?

L’émétophobie touche environ 2 à 3 % de la population générale, avec une légère prédominance féminine. Elle débute souvent dans l’enfance ou l’adolescence, parfois à la suite d’un épisode de vomissement traumatisant (ex. : gastro-entérite, intoxication alimentaire, moqueries). Chez l’enfant, elle est fréquemment associée à des angoisses de séparation et peut entraîner des refus scolaires ou des troubles du comportement alimentaire. Exemple clinique :
Lucas, 10 ans, refuse de retourner à l’école depuis qu’un camarade a vomi en classe. Il pleure chaque matin, se plaint de maux de ventre et ne mange presque plus à la cantine. Ses parents ont consulté après qu’il ait perdu 3 kg en deux mois.

Épidémiologie chez l’enfant et l’adolescent

Chez les jeunes, l’émétophobie est souvent sous-diagnostiquée, car confondue avec de l’anorexie ou de l’agoraphobie. Pourtant, elle peut entraîner des hospitalisations pour dénutrition ou déshydratation, et est associée à un risque accru de troubles anxieux (phobie sociale, TOC, trouble panique) à l’âge adulte.

Causes et facteurs de risque de l’émétophobie

Les origines de l’émétophobie sont multifactorielles :
Facteurs génétiques : une prédisposition familiale aux troubles anxieux est fréquente.
Expériences traumatiques : un épisode de vomissement vécus comme humiliant ou douloureux (ex. : vomir en public, être moqué).
Apprentissage social : observation de comportements d’évitement chez les parents.
Facteurs biologiques : sensibilité accrue aux stimuli gastro-intestinaux, hypervigilance anxieuse. Exemple clinique :
Julien, 35 ans, décrit comment sa mère, elle-même émétophobe, lui interdisait de manger des aliments « à risque » et le confinait à la maison lors d’épidémies de gastro. Aujourd’hui, il évite les restaurants et les voyages.

Symptômes physiques et psychologiques de l’émétophobie

Les manifestations de l’émétophobie sont variées et souvent invalidantes.

Symptômes physiques

– Nausées, palpitations, sueurs, tremblements à l’évocation du vomissement.
– Crises d’angoisse, sensation d’étouffement, vertiges.
– Troubles digestifs fonctionnels (ballonnements, diarrhée) liés à l’anxiété.

Symptômes psychologiques et comportementaux

– Évitement des lieux publics, des transports, des repas en groupe.
– Restriction alimentaire (peur des aliments « à risque »), parfois jusqu’à l’anorexie.
– Comportements de vérification (date de péremption, hygiène excessive).
– Isolement social, dépression, troubles du sommeil.

Exemple clinique

Claire, 40 ans, ne prend plus les transports en commun depuis 10 ans. Elle travaille à distance et a rompu avec son compagnon car il aimait sortir en boîte de nuit. Elle passe ses journées à vérifier les dates sur les emballages et lave ses mains 20 fois par jour.

Impact de l’émétophobie sur la vie quotidienne

L’émétophobie peut transformer le quotidien en parcours du combattant :
Vie sociale : refus des invitations, isolement, peur des contacts avec les enfants ou les personnes malades.
Vie professionnelle : absentéisme, choix de métiers « sûrs » (télétravail, évitement des postes avec déplacements).
Santé : carences nutritionnelles, déshydratation, troubles digestifs chroniques.
Famille : conflits, incompréhension, surprotection ou rejet. Exemple clinique :
Marc, 50 ans, a dû quitter son poste de commercial car il ne supportait plus les repas d’affaires. Sa femme menace de le quitter, épuisée par ses rituels de nettoyage et son refus de partir en vacances.

Troubles associés à l’émétophobie

L’émétophobie est rarement isolée. On retrouve fréquemment :
– Troubles anxieux (phobie sociale, trouble panique, agoraphobie).
– Troubles obsessionnels compulsifs (TOC de lavage, vérification).
– Dépression, troubles du sommeil.
– Troubles du comportement alimentaire (anorexie, restriction cognitive). Exemple clinique :
Élodie, 22 ans, souffre d’émétophobie et de TOC depuis l’âge de 12 ans. Elle se lave les mains jusqu’à saigner et a développé une anorexie restrictive. Elle pèse 42 kg pour 1,70 m et est suivie en psychiatrie.

Prise en charge et traitements de l’émétophobie

La prise en charge repose sur une approche pluridisciplinaire :
Thérapies cognitivo-comportementales (TCC) : exposition progressive, restructuration cognitive, gestion de l’anxiété. C’est le traitement de première intention.
EMDR : particulièrement efficace si l’émétophobie est liée à un traumatisme.
Médicaments : antidépresseurs (ISRS) ou anxiolytiques en cas de comorbidités sévères.
Approches complémentaires : n’ont pas prouvé leur efficacité.

Exemple clinique :
Après 12 séances de TCC et 6 séances d’EMDR, Sophie a pu reprendre les repas en famille et accepter une invitation au restaurant. Elle utilise désormais des techniques de respiration pour gérer ses angoisses.

Témoignages et espoir de guérison

De nombreux patients témoignent d’une amélioration significative après une prise en charge adaptée. La guérison est possible, même si le parcours peut être long. Les forums et associations (ex. : AFTCC) offrent un soutien précieux. Témoignage :
« Après 15 ans d’émétophobie, je pensais ne jamais m’en sortir. Grâce à une TCC et à l’EMDR, j’ai retrouvé une vie normale. Je peux enfin voyager et manger sans peur. » — Mélanie, 34 ans.

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