Phobie de l’avion: la reconnaître et la soigner

Vous voulez en savoir plus sur la phobie de l’avion ? Vous êtes sur la bonne page ! Vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour identifier et savoir réagir face à la phobie de l’avion.

Rédacteur  » phobie de l’avion »: Dr Nicolas Neveux,
Psychiatre à Paris, formé en Thérapie Cognitive et Comportementale (AFTCC) et en Thérapie Interpersonnelle (IFTIP),
mail: dr.neveux@gmail.com

Sources:
Pratiquer la Thérapie Interpersonnelle (TIP), Dunod;
Prendre en charge la dépression avec la thérapie interpersonnelle, Dunod.

L’essentiel :

  • Peut être associée à des pathologies graves (troubles anxieux, dépression…)
  • Un médecin/psychiatre doit faire le diagnostic et coordonner la prise en charge
  • La TCC est le traitement indiqué en première intention

Qu’est-ce que la phobie de l’avion ? Définition et symptômes

La phobie de l’avion, aussi appelée aérophobie ou aviophobie, est une peur intense, irrationnelle et persistante de prendre l’avion. Contrairement à une simple appréhension, cette phobie se manifeste par une anxiété extrême, pouvant aller jusqu’à la panique, à l’idée de monter à bord d’un avion ou même d’envisager un voyage aérien. Elle est classée parmi les troubles anxieux spécifiques dans le DSM-5, le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, et touche environ 20 % de la population mondiale, avec une intensité variable selon les individus.

Les symptômes de la phobie de l’avion sont à la fois physiques et psychologiques. Physiquement, la personne peut ressentir des palpitations, des sueurs, des tremblements, des nausées, des difficultés respiratoires, voire des crises de panique. Psychologiquement, elle est souvent envahie par des pensées catastrophistes : peur de l’accident, des turbulences, de perdre le contrôle, ou encore de ne pas pouvoir s’échapper. Ces symptômes peuvent survenir dès l’anticipation du vol, parfois plusieurs semaines avant le départ, et s’intensifient à l’approche de l’embarquement.

Exemple clinique :
Madame L., 35 ans, cadre commercial, consulte pour une phobie de l’avion apparue après un vol turbulent il y a trois ans. Dès qu’un déplacement professionnel est évoqué, elle ressent une angoisse intense, des insomnies, et finit par annuler ses voyages sous divers prétextes. Lors d’une tentative de vol, elle a fait une crise de spasmophilie en salle d’embarquement, nécessitant une prise en charge médicale.

Les origines et facteurs déclenchants

Les causes de l’aviophobie sont multiples et souvent intriquées. On distingue généralement :

  • Les traumatismes passés : un vol difficile (turbulences, atterrissage brutal), un accident aérien médiatisé, ou même une mauvaise expérience dans un autre moyen de transport (métro, ascenseur) peuvent ancrer une peur durable.
  • L’influence des médias : la couverture médiatique des accidents aériens, bien que rares, amplifie la perception du risque et alimente les craintes.
  • Les phobies associées : claustrophobie (peur des espaces clos), acrophobie (peur du vide), ou anxiété généralisée peuvent se cristalliser sur l’avion.
  • Les facteurs psychologiques : la peur de l’avion peut aussi être le symptôme d’un conflit intérieur ou d’une angoisse plus large, projetée sur le voyage aérien.

Exemple clinique :
Monsieur T., 42 ans, développe une phobie de l’avion après avoir visionné un film catastrophe mettant en scène un crash. Bien qu’il n’ait jamais vécu de mauvaise expérience en vol, il associe désormais l’avion à un danger mortel et évite tout déplacement aérien, au point de refuser une promotion professionnelle nécessitant des voyages.

Conséquences de la phobie de l’avion sur la vie quotidienne

La phobie de l’avion peut avoir des répercussions majeures sur la vie personnelle, sociale et professionnelle. Elle limite les possibilités de voyage, isole socialement, et peut même menacer la carrière de ceux dont le travail exige des déplacements fréquents. Certains phobiques en viennent à éviter tout contact avec l’aviation, refusant même d’accompagner leurs proches à l’aéroport.

Exemple clinique :
Sophie, 28 ans, ne peut se rendre au mariage de sa sœur à l’étranger à cause de sa phobie. Elle vit avec un sentiment de culpabilité et de frustration, et son couple en pâtit, son conjoint ne comprenant pas l’intensité de sa peur.

Traitements et solutions pour surmonter la phobie de l’avion

1. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC)

Les TCC sont considérées comme le traitement de référence pour les phobies spécifiques, avec un taux de réussite de 80 à 90 %. Elles reposent sur :

  • L’exposition progressive : le patient est confronté, par étapes, à la situation phobogène (visite d’un aéroport, simulation de vol, vol réel accompagné).
  • La restructuration cognitive : travail sur les pensées irrationnelles et les croyances erronées concernant le danger de l’avion.

Exemple clinique :
Après 8 séances de TCC, Jean, 50 ans, parvient à prendre l’avion pour la première fois depuis 10 ans. Le thérapeute l’a accompagné dans un simulateur de vol, puis lors d’un vol court, lui apprenant à gérer son anxiété par des techniques de respiration et de relaxation.

2. L’hypnose et l’EMDR

L’hypnose permet de travailler sur les mécanismes inconscients de la phobie, tandis que l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est particulièrement efficace en cas de traumatisme passé lié à l’avion.

Exemple clinique :
Claire, 40 ans, phobique depuis un atterrissage difficile, suit trois séances d’EMDR. Elle témoigne d’une disparition de ses symptômes et reprend l’avion sans anxiété.

3. Les médicaments

Les anxiolytiques (benzodiazépines) peuvent être prescrits ponctuellement pour un vol, mais ne traitent pas la cause de la phobie. Les antidépresseurs ISRS sont parfois utilisés en cas d’anxiété généralisée associée.

4. Les stages spécialisés

Certaines compagnies aériennes proposent des stages combinant information sur la sécurité aérienne, techniques de relaxation et exposition progressive, avec un taux de satisfaction élevé.

Techniques de gestion de la phobie avant et pendant le vol

  • Avant le vol : se renseigner sur le déroulement du voyage, pratiquer la cohérence cardiaque ou la sophrologie, prévoir des distractions (musique, films).
  • Pendant le vol : utiliser des techniques de respiration, se concentrer sur un objet rassurant, informer l’équipage de sa phobie pour bénéficier d’un soutien.

Quand consulter ?

Il est recommandé de consulter un psychiatre ou un psychologue spécialisé en TCC dès que la phobie limite significativement la qualité de vie ou la liberté de mouvement. Une prise en charge précoce augmente les chances de succès.

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Dr Neveux Nicolas, 9 rue Troyon, Paris; tél: 0609727094

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